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Les Armes des Chasseurs de la Bête

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Une fois de plus , en ce qui concerne les armes  concernées par l'épopée de la Bête , nous avons hélas constaté la plus grande ignorance à leur sujet et les très mauvaises déductions qui étaient faites sur leurs effectivité dans les chasses . Monsieur Alain Parbeau , que tous les passionnés de l'affaire de la Bête connaissent bien , a fait tout son possible pour tenter de palier à ce défit de connaissance et instruire les ''mordus'' et autres ''bestieux'' dans l'affaire de la Bête avec les moyens dont il disposait , à savoir des répliques d'armes à poudre noire dont on sait aujourd'hui que leur qualité , leur précision et leur puissance sont bien moindres par rapport aux véritables armes d'époque . Les conclusions de rapports balistiques à partir de ces armes , sont donc imprécis voire erronés . Il faut davantage se référer aux essais que fit l'indispensable Pierre Lorain de la Gazette des Armes pour obtenir de conformes et précis rapports balistiques réalisés dans les meilleures conditions , sur de bons supports et au moyen des véritables armes d'époque . Mais tout près de nous , différents essais balistiques ont été réalisés par MM. Le Noël (président de l'AFRC) et Arditi ( tireur expérimenté aux armes à poudre noire ) sur une maquette à l'échelle réelle de la Bête , revêtue d'une peau animale ayant des cuissots de viande en dessous afin d'évaluer l'impact de pénétration des balles dans les chairs , puis d'une peau de sanglier et enfin d'une cotte de mailles . Ces tirs ont été réalisés à une distance d'une cinquantaine de mètres et au moyen d'un véritable fusil d'infanterie Charleville modèle 1777 de l'époque , dérivé des précédentes versions en service au temps de la Bête , et qui était très proche des carabines Charleville des premiers chasseurs de la Bête , bien que moins précis sur une longue portée .  Les résultats détaillés de ces différents essais balistiques ont été publiés par Monsieur Christian le Noël dans différents bulletins de l'AFRC , et n'ont jamais été égalés , même si certains plagiaires ont très maladroitement essayé de faire croire dans leurs livres que ces essais n'avaient jamais été réalisés avant les leurs . Le souci étant qu'ils n'ont pas fait un dixième de cette analyse et qu'ils ont employé pour cela des répliques à poudre noire dont le modèle originel datait des années 1730-40 et qui fut seulement en dotation au début pour des troupes (les Compagnies Franches de la Marine qui servaient surtout au Canada en ce temps) qui n'existaient plus à l'époque de la Bête (dissoutes en 1762) . C'était donc un très mauvais exemple , et surtout réalisé avec une arme inadaptée n'étant qu'une simple réplique actuelle qui n'apporte rien face aux essais précédents effectués avec un fusil du XVIIIe siècle.  Parfois , il est bon de se renseigner sur ce qui a déjà été fait par d'autres avant soi et de ne pas se croire le premier du lot quand on est en réalité le dernier à pratiquer ainsi . Disons que c'est juste un conseil pas une critique , et que nul n'est parfait ni à l'abri d'une erreur de jugement. Chacun dispose de qualités qui lui sont propres . 

Aujourd'hui , l'affaire de la Bête du Gévaudan a changé de public et se trouve face à l'arrivée d'une ''gleure'' juvénile qui croit que nos ancêtres ont chassé le monstre anthropophage avec des sucres d'orges ! Oui , car les militaires comme leurs équipements uniformologiques directement liés , tout comme les louvetiers , les chasseurs , les nobles poudrés et les curés sont pour eux à jeter à la poubelle !? Il est vrai que lorsqu'on critique Monsieur Pierric Guittaut pour sa théorie du loup de Dire et qu'on lui privilégie le loup garou façon ''Teen Wolf '', alors la messe est dite , l'affaire est dans le sac et son avenir inexistant . 

 

Mais il existe encore avant ce courant stérile , bien des personnes agréables et cultivées pour qui nous allons laisser les informations nécessaires sur les véritables armes employées au temps de la Bête du Gévaudan , lors de ses traques et de ses chasses . Les modèles présentés , devenus rares voire inexistants pour beaucoup d'entre eux , sont figurés par l'illustration informatique pour l'ensemble , dans un but homogène . Merci de votre compréhension . 

 

Nous allons tout d'abord vous présenter les différents modèles réglementaires de fusils , de mousquetons , de carabines et de pistolets  de la fin du XVIIe siècle aux années 1760 , qui ont pu trouver leur emploi voire leur réemploi auprès des particuliers , des forces des cités et autres sergents de villes , des milices locales ou bourgeoise de Mende , des commis des brigades de la Ferme Générale, etc, durant la traque des bêtes de 1764 à 1767 et des diverses et imposantes battues lancées à leur poursuite . Nous prolongerons  ensuite ce cheminement vers les armes blanches et les armes réglementaires des chasseurs .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

De haut en bas , fusils réglementaires pour l'infanterie : 1°) modèle vers 1690 - 1700 , calibre 18 mm , première et seconde version ; 2°) fusil réglementaire modèle 1717 , calibre 17,5 mm , longueur 1, 593 m . Ce premier modèle réglementaire du XVIIIe siècle était issu du choix des prototypes présentés au Conseil de Guerre par les Manufactures de Charleville , de Maubeuge et de Saint-Étienne ; 3°) fusil modèle 1728 préfigurant les modèles des 138 années à venir , dit ''de Vallière'' , du nom de son inventeur (Jean-Florent de Vallière , général d'artillerie) , calibre 17,5mm , longueur 1,593 m , poids 4 ,100 kg , embouchoir, grenadière, capucines en acier et crosse dite en ''pied de vache'' . Il fut fabriqué à 375.000 exemplaires ; 4°) modèles 1746 (non figuré) et 1754 avec seulement quelques modifications de détails par rapport au mle 1728 . 200.000 exemplaires de chacun de ces fusils ont été fabriqués par les manufactures . 5°) fusil modèle 1763 dit ''Stainville'' car il fut initié par le ministre de la Guerre , le Duc de Choiseul de Stainville (famille de l'évêque de Mende) . Il pesait 4, 280 kg et fut qualifié de ''pesant'' (lourd) . Il mesurait 1,53 m de long avec un calibre de 17,5 mm . Il fut produit à 90.000 exemplaires . Jugé trop lourd il sera remplacé par le modèle 1763 léger (fabriqué à 200.000 exemplaires) puis par le mle 1766 . Disparition de la crosse dite en ''pied de vache'' . Il est possible qu'il ait pu être utilisé en Gévaudan sans être une certitude car sa dotation était très récente et la distribution aux troupes prenait toujours un certain laps de temps .

De haut en bas  , fusils pour le service à cheval et des dragons  :  1°) modèle de fusil produit pour les troupes royales montées vers 1720 . Le canon était plus court que celui des fusils d'infanterie ; 2°) fusil de dragon modèle 1733-34 . Longueur 1,530m , longueur du canon 1,150m , calibre 0,0171m , poids , plus de 4,000 kg , garnitures et embouchoir en laiton , grenadière en laiton ou fer comme pour l'infanterie (une des primordiales caractéristiques du fusil de dragon à cette époque) , crosse plus courte et plus fine que sur le fusil du fantassin , baguette en bois à douille puis en fer à tête de clou . Forte production de 1741 à 1743 . C'est l'arme d'épaule qui équipait les dragons du roi à l'époque de l'affaire de la Bête du Gévaudan  , mais qui n'a jamais été utilisé en ces lieux puisque pas un seul dragon des dix-sept régiments du roi n'est intervenu pour chasser la Bête en Gévaudan : il s'agissait de cavaliers de troupes légères confondus avec les dragons par les auteurs de l'affaire de la Bête qui n'ont montré en plus de 200 ans aucune compétence dans l'approche de ces domaines , et qui racontent donc les pires âneries et les pires mensonges historiques sur ce point , comme sur bien d'autres encore  ; 3°)  fusil de dragon modèle 1754 avec sa caractéristique grenadière de métal inversé (fer pour équipement en laiton) , longueur 1,543m , longueur du canon 1,151m , calibre 0,0171m , poids 4,180 kg . Modèles établis à la manufacture de Maubeuge en 1754-55 . Fabrication à la manufacture de Charleville en 1765 . Il a équipé les dragons de la Légion Royale et les Volontaires du Dauphiné  . D'autres modèles comme ceux conçus pour les officiers de dragons , tel  le modèle 1752 , sont tout proches par l'allure générale du mle 1754  ; 4°)  fusil de dragon modèle 1763-66 qui n'était pas en service chez les dragons au temps des chasses à la Bête ,  bien que de la même époque . Longueur 1,529m , longueur du canon 1,137m , calibre 0,0175m , poids 3,860kg , embouchoir à deux bandes , capucine et garnitures en laiton, grenadière en fer à deux bandes . 4000 exemplaires fabriqués en 1769 ;  5°) fusil de dragon modèle 1766-70 avec sa nouvelle crosse (deuxième fabrication du 1763-66 avec adaptation aux normes du modèle 1770) . Longueur 1,529 m , longueur du canon 1,137m , calibre 0 ,0175m , poids 4 ,300kg . Embouchoir plus petit , capucine et garnitures en laiton , grenadière en fer . 5000 exemplaires fabriqués de 1774 à 1775 . Encore produit par la manufacture de Charleville jusqu'en 1778 .  Là non plus , il n'était très certainement pas en service durant l'affaire de la Bête en raison du décalage de la dotation qui était toujours éloignée de l'année du modèle  .

De haut en bas , fusils pour le service à cheval et des dragons : 1°) modèle de fusil produit pour les troupes royales montées vers 1720 . Le canon était plus court que celui des fusils d'infanterie ; 2°) fusil de dragon modèle 1733-34 . Longueur 1,530m , longueur du canon 1,150m , calibre 0,0171m , poids , plus de 4,000 kg , garnitures et embouchoir en laiton , grenadière en laiton ou fer comme pour l'infanterie (une des primordiales caractéristiques du fusil de dragon à cette époque) , crosse plus courte et plus fine que sur le fusil du fantassin , baguette en bois à douille puis en fer à tête de clou . Forte production de 1741 à 1743 . C'est l'arme d'épaule qui équipait les dragons du roi à l'époque de l'affaire de la Bête du Gévaudan , mais qui n'a jamais été utilisé en ces lieux puisque pas un seul dragon des dix-sept régiments du roi n'est intervenu pour chasser la Bête en Gévaudan : il s'agissait de cavaliers de troupes légères confondus avec les dragons par les auteurs de l'affaire de la Bête qui n'ont montré en plus de 200 ans aucune compétence dans l'approche de ces domaines , et qui racontent donc les pires âneries et les pires mensonges historiques sur ce point , comme sur bien d'autres encore ; 3°) fusil de dragon modèle 1754 avec sa caractéristique grenadière de métal inversé (fer pour équipement en laiton) , longueur 1,543m , longueur du canon 1,151m , calibre 0,0171m , poids 4,180 kg . Modèles établis à la manufacture de Maubeuge en 1754-55 . Fabrication à la manufacture de Charleville en 1765 . Il a équipé les dragons de la Légion Royale et les Volontaires du Dauphiné . D'autres modèles comme ceux conçus pour les officiers de dragons , tel le modèle 1752 , sont tout proches par l'allure générale du mle 1754 ; 4°) fusil de dragon modèle 1763-66 qui n'était pas en service chez les dragons au temps des chasses à la Bête , bien que de la même époque . Longueur 1,529m , longueur du canon 1,137m , calibre 0,0175m , poids 3,860kg , embouchoir à deux bandes , capucine et garnitures en laiton, grenadière en fer à deux bandes . 4000 exemplaires fabriqués en 1769 ; 5°) fusil de dragon modèle 1766-70 avec sa nouvelle crosse (deuxième fabrication du 1763-66 avec adaptation aux normes du modèle 1770) . Longueur 1,529 m , longueur du canon 1,137m , calibre 0 ,0175m , poids 4 ,300kg . Embouchoir plus petit , capucine et garnitures en laiton , grenadière en fer . 5000 exemplaires fabriqués de 1774 à 1775 . Encore produit par la manufacture de Charleville jusqu'en 1778 . Là non plus , il n'était très certainement pas en service durant l'affaire de la Bête en raison du décalage de la dotation qui était toujours éloignée de l'année du modèle .

De haut en bas , mousquetons réglementaires pour la cavalerie , les dragons des troupes légères et les hussards : 1°) mousqueton modèle 1733-1734 , longueur 1,077 m , calibre 0,0167 m , poids 3,000kg , garnitures en laiton sauf l'écusson , platine d'après le fusil mle 1728 , baguette en bois avec calotte de fer , crosse en pied de vache , importante fabrication . Tringle à anneau fixée sur la contre platine destinée à la suspension au crochet (mousqueton) de la bandoulière du cavalier . Le règlement avait aussi prévu une version carabine de semblable aspect , mais avec un canon rayé à partir de 8 pouces (0,216m) de la bouche et d'un calibre diminué d'une demi-ligne par rapport à celui du mousqueton . Forcement léger de la balle ne nécessitant pas l'emploi du maillet comme sur les carabines germaniques . Baguette en fer avec ressort de maintient à la sortie du canal . 1100 carabines de ce type ont été fabriquées de 1742 à 1743 . C'est ce modèle de carabine version ''hussard'' , montée à Charleville en 1760 , qui équipait les chasseurs militaires de la Bête du Gévaudan et à qui les écrits erronés ont toujours donné des fusils de dragons mle 1733 ou 1754 à âme lisse et imprécis quand ce n'était pas des fusils d'infanterie et ainsi élaboré des déficiences de précisions de tirs totalement imaginaires . C'est ce qui arrive quand des personnes ignorantes de ces spécialités ne tiennent pas compte des travaux des meilleurs experts français du sujet , comme ceux de l'ingénieur Jean Boudriot , publiés dans ses cahiers des armes anciennes , qui reste la meilleure source de tous les temps ;  2°) mousqueton modèle 1733-34 avec les garnitures en fer pour les corps particuliers , les troupes légères et les hussards . Mêmes spécificités que le modèle précédent . 3°) mousqueton modèle 1763-66 du premier type , longueur 1,149 m , calibre 0,0171m , poids 2, 900 kg , garnitures , grenadière et embouchoir à deux bandes , en laiton . Tringle à anneau fixée sur la contre platine destinée à la suspension au crochet (mousqueton) de la bandoulière du cavalier . A peine arrivés au service à la fin de l’affaire de la Bête du Gévaudan en raison de la lenteur de la dotation . 4°)  mousqueton modèle 1763-66 du deuxième type . Le principal changement au niveau de l’apparence se limitait à la modification de l'embouchoir et de sa mire . 5°) mousqueton de hussard modèle 1767 premier type , longueur 1,149 m , calibre 0,0168 m , poids 2, 650 kg , embouchoir et garnitures en laiton , sans tringle de suspension , avec ou sans capucine . Selon  Jean Boudriot , ce serait le modèle monté à mi-bois en 1760 pour les cavaliers de Clermont-Prince qui aurait inspiré ensuite la création de ce modèle de mousqueton pour le hussards . Nous n'en sommes pas vraiment étonnés car nous savons aujourd'hui que ces cavaliers qui chassèrent la Bête du Gévaudan  étaient à 90% des hussards et n'avaient rien à voir avec des dragons si ce n'est par leur couvre-chef qui s'approchait du modèle que coiffaient les dragons réguliers du roi .

De haut en bas , mousquetons réglementaires pour la cavalerie , les dragons des troupes légères et les hussards : 1°) mousqueton modèle 1733-1734 , longueur 1,077 m , calibre 0,0167 m , poids 3,000kg , garnitures en laiton sauf l'écusson , platine d'après le fusil mle 1728 , baguette en bois avec calotte de fer , crosse en pied de vache , importante fabrication . Tringle à anneau fixée sur la contre platine destinée à la suspension au crochet (mousqueton) de la bandoulière du cavalier . Le règlement avait aussi prévu une version carabine de semblable aspect , mais avec un canon rayé à partir de 8 pouces (0,216m) de la bouche et d'un calibre diminué d'une demi-ligne par rapport à celui du mousqueton . Forcement léger de la balle ne nécessitant pas l'emploi du maillet comme sur les carabines germaniques . Baguette en fer avec ressort de maintient à la sortie du canal . 1100 carabines de ce type ont été fabriquées de 1742 à 1743 . C'est ce modèle de carabine version ''hussard'' , montée à Charleville en 1760 , qui équipait les chasseurs militaires de la Bête du Gévaudan et à qui les écrits erronés ont toujours donné des fusils de dragons mle 1733 ou 1754 à âme lisse et imprécis quand ce n'était pas des fusils d'infanterie et ainsi élaboré des déficiences de précisions de tirs totalement imaginaires . C'est ce qui arrive quand des personnes ignorantes de ces spécialités ne tiennent pas compte des travaux des meilleurs experts français du sujet , comme ceux de l'ingénieur Jean Boudriot , publiés dans ses cahiers des armes anciennes , qui reste la meilleure source de tous les temps ; 2°) mousqueton modèle 1733-34 avec les garnitures en fer pour les corps particuliers , les troupes légères et les hussards . Mêmes spécificités que le modèle précédent . 3°) mousqueton modèle 1763-66 du premier type , longueur 1,149 m , calibre 0,0171m , poids 2, 900 kg , garnitures , grenadière et embouchoir à deux bandes , en laiton . Tringle à anneau fixée sur la contre platine destinée à la suspension au crochet (mousqueton) de la bandoulière du cavalier . A peine arrivés au service à la fin de l’affaire de la Bête du Gévaudan en raison de la lenteur de la dotation . 4°) mousqueton modèle 1763-66 du deuxième type . Le principal changement au niveau de l’apparence se limitait à la modification de l'embouchoir et de sa mire . 5°) mousqueton de hussard modèle 1767 premier type , longueur 1,149 m , calibre 0,0168 m , poids 2, 650 kg , embouchoir et garnitures en laiton , sans tringle de suspension , avec ou sans capucine . Selon Jean Boudriot , ce serait le modèle monté à mi-bois en 1760 pour les cavaliers de Clermont-Prince qui aurait inspiré ensuite la création de ce modèle de mousqueton pour le hussards . Nous n'en sommes pas vraiment étonnés car nous savons aujourd'hui que ces cavaliers qui chassèrent la Bête du Gévaudan étaient à 90% des hussards et n'avaient rien à voir avec des dragons si ce n'est par leur couvre-chef qui s'approchait du modèle que coiffaient les dragons réguliers du roi .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

De haut en bas , pistolets réglementaires pour la cavalerie , les hussards et les dragons : 1°) pistolet long issu du Grand Siècle qui restera en service jusqu'à l'apparition du modèle réglementaire suivant  ; 2°) modèle 1733-1734 , longueur de 0, 270 m à 0,310 m , calibre 0 ,0167 m , poids 1,230 kg, garnitures laiton sauf l'écusson . Pour les corps particuliers , les garnitures pouvaient être de fer ; 3°) modèle 1733-34 à crochet pour les dragons . Mêmes caractéristiques que le précédent . La seule différence étant l'ajout du crochet en fer monté sur la contre-platine , qui permettait le port du pistolet au ceinturon alors qu'il était autrement réservé au transport dans la fonte gauche pour les dragons réguliers et dans les deux fontes pour leurs officiers ; 4°) pistolet de cavalerie modèle 1763-66 du premier type , longueur 0 ,480 m , calibre 0,0171m , poids 1,400 kg , garnitures , embouchoir à deux bandes et capucine à bec en laiton ; 5°) pistolet modèle 1763-66 du deuxième type . Même distinctives que le précédent modèle en dehors de la disparition de la capucine à bec et l'apport du grand embouchoir . Il prédisposait déjà au modèle 1767 pour les dragons . Ces deux derniers modèles n'étaient pas en dotation au moment de l'affaire de la Bête car ses chasseurs militaires étaient équipés de deux pistolets du modèle 1733-34 , et ont quitté le Gévaudan en avril 1765 .

Les Armes des Chasseurs de la Bête
Différents modèles de hallebardes , pertuisanes , espontons d'infanterie , piques , faux de guerre , épieux de chasse , fourches fières et piques à loups .

Différents modèles de hallebardes , pertuisanes , espontons d'infanterie , piques , faux de guerre , épieux de chasse , fourches fières et piques à loups .

Différents modèles de hallebardes , pertuisanes , espontons d'infanterie , piques , faux de guerre , épieux de chasse , fourches fières et piques à loups .

Différents modèles de hallebardes , pertuisanes , espontons d'infanterie , piques , faux de guerre , épieux de chasse , fourches fières et piques à loups .

Les chasseurs volontaires venus de régions extérieures au Gévaudan ...

Chasseurs de Marseille , de Beaucaire et du Comtat (Avignon) .

Chasseurs de Marseille , de Beaucaire et du Comtat (Avignon) .

Chasseurs du Dauphiné et du Vivarais (sur le gros rocher en arrière plan) .

Chasseurs du Dauphiné et du Vivarais (sur le gros rocher en arrière plan) .

Chasseurs de Marsillargues , de Montpellier, de Nîmes et de Béziers .

Chasseurs de Marsillargues , de Montpellier, de Nîmes et de Béziers .

Chasseurs de Gascogne (Généralité de Pau , Bayonne et Béarn) et du Roussillon (Perpignan) .

Chasseurs de Gascogne (Généralité de Pau , Bayonne et Béarn) et du Roussillon (Perpignan) .

Chasseurs de Bordeaux , de Guyenne , de Haute-Garonne et Lanusquet des Landes .

Chasseurs de Bordeaux , de Guyenne , de Haute-Garonne et Lanusquet des Landes .

''Un petit air de la Mancha'' .  Chasseurs espagnols au pays de Saint-Flour et des moulins d'Ally .

''Un petit air de la Mancha'' . Chasseurs espagnols au pays de Saint-Flour et des moulins d'Ally .

          Chasseurs du Gévaudan et de l'Auvergne ...            

Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête

Equipages des louvetiers , chasseurs officiels de la Bête  ...

Equipage de la Louveterie provinciale des Vaumesle d'Enneval - Montesson .

Equipage de la Louveterie provinciale des Vaumesle d'Enneval - Montesson .

Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête

Armements réglementaires des chasseurs officiels de la Bête : 1°) les cavaliers de la Légion de Clermont-Prince .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Carabine Charleville des cavaliers du régiment des  troupes légères de la Légion de Clermont-Prince .  

Il s'agissait de la version carabine du mousqueton modèle 1733-1734 , revue et corrigée en 1760 par l'armurier M. Laure de la Manufacture de Charleville . L'arme était dite ''montée à mi-bois'' . Cela signifiait que le fût de bois de la carabine  était en retrait du canon laissant une bonne partie de ce dernier dégagé . Nous ne savons pas au centimètre près sur quelle longueur exacte le canon et la baguette de métal dépassaient du fût . Il semble que cela était bien moins prononcé que sur le modèle octroyé aux dragons des Volontaires du maréchal Maurice de Saxe qui disposaient d'un fusil court propre à cette unité . Toutefois , un tableau datant des années 1770 nous dévoile cette légion de Clermont-Prince , devenue en 1766 Légion du prince de Condé , et plus particulièrement ses dragons au premier plan , qui nous laissent entrevoir ce modèle de carabines toujours en service dans l'unité et dont le fût était juste dégagé du canon pour permettre l'ajout d'une courte baïonnette . Cette source , jugée comme  très fiable et qui fut reprise par le grand peintre des armées Lucien Rousselot , nous montre en gros les mêmes distances de dégagement que nous avons fait figurer sur l'illustration de l'arme ci-dessus . Selon l'expert Jean Boudriot , c'est cette carabine qui fut à l'origine de l'inspiration du mousqueton réglementaire pour les hussards , monté à mi-bois (le fût couvrant seulement la moité du canon - voir plus haut ) , et qui allait perdurer dans sa forme globale assez tard dans le siècle suivant . Il faut croire que l'inspiration fut de bonne augure . Plusieurs archives confirment l'utilisation de cette carabine par les chasseurs militaires du capitaine Duhamel . Cette arme devait être plutôt efficace puisque les cavaliers des Volontaires de Soubise demandèrent en 1767 aux instances militaires de leur fournir ces carabines pour remplacer leurs mousquetons . Même si nous savons que les cavaliers de la Légion de Clermont-Prince n'ont pas été en mesure de tuer la Bête , faute d'avoir suffisamment croisé sa route , l'efficacité de ces armes n'est à aucun moment mise en cause pour avoir manqué de la détruite comme on a souvent voulu nous le faire croire dans le passé en fournissant des fusils imprécis à ces soldats qu'on voulait aussi nous faire prendre pour des dragons du roi , mal armés et mal équipés , par rapport à ces unités princières de troupes légères qui ont véritablement chassé la Bête comme nous le confirment toutes les archives du temps . Encore faut-il savoir les lires convenablement .

Caractéristiques de la carabine des chasseurs militaires de la Bête du Gévaudan :

Longueur : 1,077 m .

Longueur du canon : 0, 783 m .

canon rayé à partir de 0,216 m de la bouche .

Calibre : 0,0156 m .

Platine modèle 1728 - longueur : 0,144 m .

Poids de la carabine : 3,000 kg .

Garnitures en fer (métal poli) réservé aux corps spéciaux .

Baguette en fer avec ressort de maintient à la sortie du canal du fût .

Tringle munie de son anneau de suspension fixée sur la contre-platine .

Bretelle en cuir de Russie .

 

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Pistolet modèle 1733-1734 ''à crochet'' des chasseurs de Bête .

Les cavaliers des troupes légères de Clermont-Prince qui chassèrent la Bête du Gévaudan de l'automne 1764 au printemps de 1765 , possédaient deux pistolets de ce modèle dans les fontes de leurs montures à l'instar des cavaliers mais aussi des hussards , tandis que les dragons du roi , mensongèrement imaginés par les auteurs de l'affaire de la Bête durant plus de deux cent ans , n'avaient qu'un seul pistolet dans la fonte gauche de leurs montures . A l'emplacement de la fonte droite se trouvait un étui en cuir recevant une pelle , une pioche, une hache ou une serpe . Leurs officiers étaient dispensés du port de ces outils et possédaient deux fontes garnies de leurs pistolets modèle 1733-34 . On se demandera ce qu'auraient bien pu faire ces soldats avec de tels outils dans la poursuite de la Bête ? Non , les troupes légères de Clermont-Prince qui ont réellement chassés la Bête du Gévaudan étaient bien mieux armés que les dragons du roi , et bien plus à même de la traquer et de la vaincre . Chaque fois que vous entendez ou lisez un auteur voire un journaliste vous parler des dragons du roi ou des dragons tout court , qui s'étaient lancés à la poursuite de la Bête du Gévaudan , vous savez qu'il vous raconte des sornettes et que la vérité est bien différente puisque Louis XV ne s'est jamais engagé dans l'affaire de la Bête à cette époque . Les premiers membres se trouvant à son service qu'il a expédiés en mission en Gévaudan durant l'été 1765 , étaient son porte-arquebuse François Antoine et quelques servants de sa Louveterie et de ses gardes-chasses des capitaineries . Ceux qui contournent cette réalité vous mentent . Bien entendu , vous pouvez facilement prendre par vous même connaissance de cette vérité si tel en est votre souhait . Et il n'est pas nécessaire d'avoir fait de grandes études pour cela .

Caractéristiques des pistolets des chasseurs militaires de la Bête du Gévaudan :

Longueur : 0,486 m .

Longueur du canon : variant de 0,270 à 0,310 m

Calibre : 0,0167 m .

Platine identique à celle de la carabine - longueur : 0,144 m .

Un crochet de métal est fixé sur la contre-platine permettant de le glisser sous le ceinturon pour le maintient de l'arme , durant le service à pied principalement .

Poids du pistolet : 1,230 kg .

Garnitures en laiton . Elles pouvaient être en métal poli pour certains corps spéciaux .

Baguette en bois avec tête en rondelle de fer .

Balle spérique et cartouches ''à la francaise'' qui trouvaient leur logement dans la palette alvéolée de la giberne (cartouchière) .

Balle spérique et cartouches ''à la francaise'' qui trouvaient leur logement dans la palette alvéolée de la giberne (cartouchière) .

Détail de la giberne et de la courroie (bandoulière) de support de la carabine .

Détail de la giberne et de la courroie (bandoulière) de support de la carabine .

Précision sur la giberne du cavalier et son indispensable contenu .

Précision sur la giberne du cavalier et son indispensable contenu .

Détail de la bandoulière (banderolle ou courroie) et de son crochet de supension pour le raccord et le soutient de la carabine du cavalier .

Détail de la bandoulière (banderolle ou courroie) et de son crochet de supension pour le raccord et le soutient de la carabine du cavalier .

Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête

Sabre germanique modèle 1758-1763 à la hongroise (de hussard) équipant les cavaliers de la Légion de Clermont-Prince , chasseurs de la Bête du Gévaudan .

Modèle d'Outre-Rhin avec forte monture en laiton et croisière à bouton palmette protectrice à branche double montée sur une pièce de garde ''à la hongroise '' et fixée à la branche de garde avec deux fortes barrettes de type hussard qui enchassent la base de la poignée . 

Poignée du style hussard (deux dimensions possibles) en cuir crénelé . Bois ficelé gainé de peau et coiffé d'une calotte en cuivre-laiton dont la queue est clouée sur le bois .

Dragonne en fils blancs .

Lame plate à dos , fléchée de 53 à 55 mm , fabriquée à Sohlingen (Germanie) par l'armurier Jean Knecht . Longueur de 890 à 900 mm . Largeur de 40 mm au talon . Marquages de la lame (gravures à l'acide) sur le dos : Jean Knecht fabriqueur à Sohlingen . De chaque côté : poinçon de la manufacture , cavalier sur sa monture sur piédestal souligné de la mention ''Régiment Volontaires de Clermont-Prince ''. Sur le plat de la croisette , côté quillon : PWF -Pierre Wilmet Fecit , fourbisseur à Sedan .

Fourreau à éclisses de bois recouvertes de veau ciré (fût de bois encollé d'un cuir) et pourvu de fortes garnitures de laiton laminé avec un dard en fer (pour l'inférieure) , de deux pitons à anneaux pour la suspension de l'ensemble aux courroies bélières en cuir de Russie au ceinturon de même .

La production de ce modèle de sabre de hussard fut interrompue vers 1763 mais , comme de par sa conception , il était prévu pour durer une dizaine d'années , il ne fait aucun doute qu'il équipait encore les cavaliers des Volontaires de Clermont-Prince devenus Légion de Clermont-Prince en mars 1763 , lorsqu'ils chassèrent la Bête en Gévaudan de 1764 à 1765 . Nul doute que la tête de la Bête serait bien tombée d'un seul coup de ce sabre si elle avait commis l'imprudence de se mettre à la portée de ces cavaliers qui la poursuivirent après avoir vidé leurs pistolets lors de cette malencontreuse chasse du bois de la Baume en décembre 1764 . Ce modèle de sabre de hussard des cavaliers de Clermont-Prince était d'une qualité nettement supérieur à la modeste version de base de 1750 , à lame fléchée et monture commune à double pontat et double branches , qui équipait alors les dragons réguliers du roi  .  Par l'ordonnance royale de 1759 , Sa Majesté Louis XV avait cependant effectué une forme de chantage vis à vis de ces dernières troupes légères des princes qu'il voulait à tout prix faire rentrer sous son giron, en leur promettant la fourniture annuelle et régulière d'un uniforme neuf , à condition qu'ils acceptent d'harmoniser leur armement et leurs équipements en suivant le modèle de ses troupes . En clair , il souhaitait que ces soldats princiers perdent le peu d'indépendance qu'ils conservaient encore vis à vis de sa domination . Indépendante dans l'esprit comme sur le champ de bataille , le souhait du roi ne fut pas suivit à la lettre . On sait toutefois que lorsque la Légion était devenue celle du prince de Condé en 1766 , le sabre des cavaliers de cette unité était bel et bien devenu celui du modèle de 1750 qui armait les troupes régulières du roi . La légion de Condé le conservera jusqu'à l'adoption  du modèle 1767-1770 en fer et à monture en demi-panier . Mais ils possédaient toujours leurs modèles spécifiques de carabines , maintenant dotées de baïonnettes . Le souhait de Louis XV ne fut donc pas pleinement suivi à la règle , et ces troupes légères mixtes conservèrent donc encore une certaine marge d'indépendance vis à vis des directives de l'armée royale . C'est aussi pour cela que confondre ces troupes avec celles des dragons du roi comme l'ont fait depuis très longtemps les historiens de l'affaire de la Bête , et le font encore parfois , hélas , relève d'une faute majeure ayant des conséquences sur l'ensemble de cette intervention , car Louis XV ne s'est jamais impliqué, mouillé , directement dans l'affaire de la  Bête avant l'été 1765 et l'envoi de François Antoine avec son équipage . Qu'on se le dise une bonne fois pour toute , pour le bien de tous .

Les Armes des Chasseurs de la Bête
Ceinturon en cuir de Russie des cavaliers de Clermont-Prince , auquel s'attachait le sabre précédement détaillé .

Ceinturon en cuir de Russie des cavaliers de Clermont-Prince , auquel s'attachait le sabre précédement détaillé .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Fusil d'ordonnance des officiers de Clermont-Prince en 1764-65 .

Si les cavaliers de la Légion de Clermont-Prince disposaient bien d'une puissante carabine à canon rayé comme nous le confirment tous les documents militaires de l'époque , et dont nous avons parlé en détail un peu plus haut , le capitaine Duhamel et ses bas-officiers avaient fait le choix de s'armer de leur fusil d'ordonnance pour partir chasser la Bête . Le capitaine Jean-Baptiste-Louis-François Boulanger Duhamel était officier d'état-major à la Légion de Clermont-Prince , alors en casernement à Longwy sur la frontière , et avait rang de capitaine aide - major en charge des cavaliers surnommés ''dragons'' . D'autres officiers de l'état-major géraient l'infanterie , les fusiliers et les grenadiers de ce  régiment de Légion de troupes légères . Les quatre compagnies de cavaliers de Clermont-prince étaient stationnés depuis 1763 sur les secteurs des villes de Langogne , Saint-Andéol en Vivarais , jusqu'à 1764 , puis ensuite également à Pradelles . Les états-militaires ne donnent pas de déplacement pour les fusiliers et les grenadiers du régiment de Clermont-Prince vers le Languedoc durant cette période . Les effectifs des cavaliers répartis entre Langogne , Saint-Andéol et Pradelles totalisaient en tout et pour tout 128 hommes pour quatre compagnies selon les sources régimentaires à l'aube de 1764 . Nous sommes très loin des près de 500 bonshommes signalés par les auteurs de la Bête lorsqu'ils parlent dans leurs livres d'un régiment de dragons envoyé à la poursuite de la Bête !?  Souvent , leur grande inculture donne quelques inquiétants frissons ! Nous sommes informés par les archives de l'Hérault (Liasse C.853) que ces 128 cavaliers de Clermont-Prince (quatre compagnies de 29 cavaliers et trois officiers) avaient reçu 300 Livres de poudre en 1764 , à l'instar de leurs homologues Volontaires de Soubise à Tournon , de la Légion du Haynault au Puy-en-Velay, de la Légion de Flandres à Carcassonne et de la Légion Royale à Annonay , en raison de l'absence de magasin d'artillerie au sein des villes où ils stationnaient . Disons qu'il y avait là plus que de quoi faire sauter la baraque en Gévaudan et toutes les bêtes possibles et inimaginables avec , par la même occasion !                                                                

Le capitaine Duhamel , qui ne commandait à aucune compagnie en tant qu'officier d'état major , s'était porté volontaire pour intervenir dans les chasses à la Bête . Il avait pour cela reçut l'approbation du haut commandement dont celle du gouverneur d'Eu , du commandant des troupes , le Duc de Fitz-James ,  et de son second le comte de Moncan . Comme nous le savons , il avait ensuite très rapidement formé , avec les meilleurs tireurs des compagnies de cavaliers de Langogne et de Pradelles , une section spéciale d'une cinquantaine d'hommes destinée à se rendre en Gévaudan sur le secteur de Saint-Chély-d'Apcher afin d'y traquer la Bête qui s'était portée en ces lieux . Le capitaine Chennevière , qui avait jusque là le commandement des compagnies et qui fut sollicité par les autorités locales pour faire effectuer avec ses soldats les premières battues autour de Langogne , regroupa dès lors le reste des effectifs dans l'unique caserne Langonaise (soit environ 70 soldats) .

Comme nous l'avons précisé , le capitaine Duhamel et ses bas officiers préférèrent utiliser leur fusil d'ordonnance plutôt que la carabine standard des cavaliers de leur régiment . Sans doute recherchaient-ils davantage la puissance d'impact que la précision et la longue portée . Duhamel précisait notamment en ces temps qu'il chargeait son fusil de trois balles . On peut imaginer qu'il avait déjà eut vent de la difficulté à blesser la Bête et pensait qu'un tir assez rapproché et de forte puissance de projectiles pouvait l'abattre . Il n'eut pas l'occasion de mettre en pratique sa théorie après la chasse ratée du bois de la Baume en décembre 1764 , car il ne revit plus la Bête une seule fois . Mais quel était à cette époque le fusil d'ordonnance de ces officiers , qu'ils étaient autorisés à emporter en semestre (congés) pour leur propre chasse suivant ce que nous révèlent les textes du règlement ? Sur  un tableau daté de 1770 , qui nous détaille la Légion de Condé et qui fut repris par le très grand spécialiste de l'armée que fut le grand Lucien Rousselot , nous percevons ce type de fusil propre à l'infanterie de l'unité avec ses garnitures spécifiques en fer suivant la même ligne que celle de la carabine . Il présentait beaucoup de similitudes avec le fusil d'infanterie modèle 1717 , mais avec quelques ajustements , dont l'addition d'un grenadière . Le canon de ce fusil d'ordonnance des officiers était un peu plus court . On supposera fortement que le calibre de ce fusil , qui était réglementé , correspondait aux mesures courantes de 17,5 mm . Son poids devait avoisiner les 3,00 kg . Sa bretelle était en cuir de Russie suivant les ordonnances réglées pour les troupes légères . C'était une arme fiable et robuste , qui avait largement fait ses preuves . Duhamel et l'un de ses officiers subalternes s'en servirent à une occasion contre la Bête , mais à une bien trop importante distance pour se révéler efficace . Il existait en ces temps des armes d'épaule très dévastatrices , tel ce mousqueton tromblon des cuirassiers autrichiens de l'escadron des carabiniers qui crachait une salve meurtrière de douze balles à la fois . Un modèle assez proche fut utilisé par l'autre faction du régiment des chasseurs de la Bête , les cavaliers liégeois des Volontaires de Clermont-Prince , dont un sur deux disposait de cette terrible arme d'épaule . Mais il n'y avait nul besoin d'employer de telles armes destructrices pour éliminer la Bête en Gévaudan , car le modèle de fusil d'ordonnance du capitaine  Duhamel et ses officiers , tout comme les carabines à canons rayés  de ses soldats , suffisaient amplement pour cela . Il faut savoir qu'avec un modèle de carabine assez proche , les chasseurs liégeois de Leloup , au service des autrichiens , décimaient nos armées à distance . Au moyen de ces carabines de grande précision et de longue portée (balle encore mortelle après 100 mètres) ces tireurs d'élites faisaient de véritables ''cartons'' sur les officiers de notre République . C'est un de ces tireurs expérimentés , mais tyrolien , qui tua avec une telle carabine le jeune général Marceau , glorieux officier de notre République naissante . Ces tireurs d'élites qui servaient l'Autriche , n'hésitaient pas non plus à ralentir sérieusement la progression de notre artillerie en abattant à distance les chevaux de tête des attelages . On imaginera dès lors la puissance nécessaire aux balles tirées de ces carabines pour pénétrer la cuirasse de peau de ces lourds chevaux de traits , postiers bretons ou percherons , et atteindre en profondeur un organe vital afin de les faire chuter et mourir . Plus que le manque de puissance de leurs armes , ce fut les opportunités de rencontres qui firent le plus défaut aux chasseurs de Clermont-Prince pour parvenir à éradiquer la Bête du Gévaudan .

 

 

Scharfshützenn Brabançon - tireur d'élite du corps des Chasseurs Leloup , en tête de liste des meilleurs tireurs d'élites du XVIIIe siècle avec le minuteman américain .

Scharfshützenn Brabançon - tireur d'élite du corps des Chasseurs Leloup , en tête de liste des meilleurs tireurs d'élites du XVIIIe siècle avec le minuteman américain .

Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les différentes armes utilisées par le régiment des Volontaires de Clermont-Prince et leurs homologues du régiment des Volontaires Liégeois de Clermont-Prince du lieutenant-colonel Jean-Baptiste de Hallet .

Les différentes armes utilisées par le régiment des Volontaires de Clermont-Prince et leurs homologues du régiment des Volontaires Liégeois de Clermont-Prince du lieutenant-colonel Jean-Baptiste de Hallet .

La seconde filiation du régiment des chasseurs de la Bête ... et quelle prestigieuse filiation ! ...

La seconde filiation du régiment des chasseurs de la Bête ... et quelle prestigieuse filiation ! ...

Les Armes des Chasseurs de la Bête

          Fusils des chasseurs gabalais et autres .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Type de fusil à deux coups comme celui que possédait Jean François Marlet , l'un des frères de La Chaumette , qui blessa mortellement l'une des bêtes du Gévaudan au printemps de 1765 .  Ce type d'arme d'épaule était équipée de deux platines et forcement de deux canons car il ne s'agissait pas de platines pivotantes pouvant alimenter un second tir sur le même canon . Certains illustrateurs qui se sont risqués à illustrer l'histoire de la Bête du Gabalaise feraient bien de se documenter un plus convenablement au préalable pour ne pas faire figurer en gros plan , tel l'un d'entre eux , le fusil de Marlet de la Chaumette équipé de deux chiens sur un seul canon (?) , car dans le cas d'un tir ce n'est pas la main gauche que vous risquez de perdre comme le comte de Saint-Florentin qui fut grandement concerné par l'affaire de la Bête , mais la tête toute entière ! Tout cela c'est à peu près comme ces personnes qui ont la prétention d'illustrer le XVIIIe siècle , celui de la Bête , et qui ne sont même pas capables de représenter correctement le premier couvre-chef du Siècle des Lumières , le tricorne . Pourquoi croient-ils que nos plus grands experts de l'Histoire , tel l'historien uniformologue Michel Pétard , et avant lui Lucien Rousselot , Eugène Leliepvre et tant d'autres encore , ont eu à faire des études poussées au sujet de cette symbolique coiffure avant d'avoir la prétention d'être autorisés à nous la faire découvrir sous tous ses angles à travers leurs oeuvres et d'une manière encore bien plus soignée que dans les suites de Monsieur Watteau .  Beaucoup de prétention mais peu de culture , c'est ce qui ressort en priorité dans le travail de ces illustrateurs de la Bête et de son histoire .  Il nous plaît à rêver d'un album concocté par le talent d'un François Bourgeon ou d'un Patrice Pellerin , qui balaierait toute cette ''gleure d'inculture'' dont la consistance documentaire n'atteint même pas le niveau des BD en n & b des kiosques de gare durant les années soixante . Si le film reste à faire , la BD ou l'album illustré restent  également à faire dans un XVIIIe siècle respecté , pas dans le Grand Siècle précédent où ces auteurs incompétents font parfois figurer iconographique-ment cette histoire de la Bestià . Et encore , quand ils ne nous font pas apparaître des mousquetaires barbichus de Louis XIII sous le règne de Louis XV ! Triste constat d'une société devenue incapable de faire revivre correctement son passé . Un grand merci tout de même aux reenactors pour le merveilleux travail de reconstitution qu'ils font sur le terrain pour tenter de contrer cette hémorragie intellectuelle livresque , bédéiste et générale . Bien entendu , les srcapouilleux qui gravitent en trop grand nombre autour de l'affaire de la Bête et dont le Q.I. n'atteint même pas celui d'une huître morte , vous dirons que tous ces détails n'ont aucune importance . C'est sûr que si un cinéaste devait représenter selon leurs dires le débarquement de Sidi Ferruch en juin 1830 et celui de Provence en août 1944 , il devrait le faire de la même manière car selon eux l'apparence à travers les siècles n'a pas d'importance ??? 

Si l'affaire de la Bête ne semble toujours pas résolue à cette heure (quoique ?) , ce qui est par contre absolument certain c'est qu'elle nous a permis de découvrir qu'il existait au sein de notre beau pays un très grand nombres d'incultes imbéciles à l'ouverture buccale beaucoup trop prononcée en rapport à leur faible capacité cérébrale .

L'armement des louvetiers provinciaux : Equipage d'Enneval-Montesson .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Les Vaumesle d'Enneval , en tant que louvetiers provinciaux et membres de tout bon équipage de vénerie de l'époque qui se respectait , devaient être dotés d'au moins un fusil ou d'une carabine de vénerie  - dite ''de botte'' en raison de sa longueur réduite - qui servait surtout à faire le travail du porte-arquebuse à l'instant de l'hallali pour achever la bête forcée . Les louvetiers étaient généralement mieux armés que les veneurs d'autres équipages car il fallait à tout moment pouvoir tirer un loup , un métis ou un chien enragé si le besoin s'en faisait sentir . C'est aussi pour cette raison , et afin de protéger les chiens d'éventuelles fatales morsures , que le valet de limier de la louveterie était systématiquement équipé d'un fusil . Jean-Charles-Marc-Antoine Vaumesle d'Enneval possédait obligatoirement , lors de son service en Gévaudan , un bon fusil, sans doute doté d'un simple et robuste canon qui pouvait contenir une importante charge . Il chassa aussi beaucoup à pied (chasse à tir) et pas seulement par la voie de la vénerie . Son équipage  fut d'ailleurs renforcé sur place de bons tireurs biens armés , comme les trois frères de Lafayette d'Aurillac , qui n'avaient rien à voir avec la famille du Motier du célèbre marquis , comme l'a démontré il y a quelques années l'historien Serge Colin . Les calibres de ces fusils pouvaient débuter au environ de 20 et monter encore bien plus haut . Les canons étaient à âme lisse , non rayés et n'avaient de ce fait qu'une portée limitée . Au delà de 80 mètres , il ne fallait plus espérer de bons résultats dans les tirs effectués . D'Enneval , en tant que maître d'équipage , pouvait aussi avoir deux pistolets logés dans ses fontes , crosses tournées vers l'avant et non vers l'arrière comme on peut parfois le voir au cinéma ou sur les illustrations . On voit que les personnes qui commettent ce type  d'erreurs n'ont jamais eut à extraire des pistolets de leurs fontes dans une situation d'urgence . Ils ont généralement tendance à confondre les colts Frontier des westerns et autres ,  placés dans leurs étuis de ceinturons , la crosse vers l'arrière , avec les pistolets à pierre du XVIIIe siècle , placés dans leurs fontes de cuir , crosses vers l'avant permettant un tir croisé . C'est amusant . Les fontes n'étaient pas de gros étuis de cow-boys , messieurs !

Le pistolet de vénerie était le plus souvent doté d'un canon et d'un fût assez courts , et pouvait reprendre l'allure assez répandue du modèle réglementaire de 1733-34 , dont nous avons parlé en détail un peu plus haut . La carabine de botte , très répandue dans les pays germaniques , pouvait trouver son logement de transport sur l'avant de la selle à l'emplacement même des fontes et dans un étui prévu à cet effet  . Les incontournables planches de la grande Encyclopédie Diderot et d'Alembert nous donnent une idée précise de la nature de cet équipement que nous avons reproduit sur la monture de Jean-François Vaumelse d'Enneval (voir plus haut les illustrations ) . Mais avant toute chose , l'arme absolue des d'Enneval en Gévaudan était bien entendu leurs grands dogues danois , qui ne parvinrent hélas jamais à s'accoutumer aux rigueurs du pays , ni à l'odeur de la Bête .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Le grand dogue danois : l'arme de guerre absolue des d'Enneval , qui ne brilla pas sur le sol gabalais . L'équipage possédait six chiens de ce type , créancés pour coiffer le loup . L'un d'entre eux appartenait au comte de Montesson , qui était le louvetier du Maine . Certains de ces animaux atteignaient facilement les 80 centimètres au garrot . Leur plus grand handicap lors de chasses à la Bête s'est principalement cantonné à leur manque de flair comme le prouvent sans détour tous les textes officiels de l'époque , et du fait qu'ils étaient accoutumés aux chasses à vue comme tous les grands chiens de vénerie destinés à coiffer la bête (étrangler) . Le relief accidenté du Gévaudan ne permit pas la pratique de ce type de chasse . Il est tout à fait possible que les chasseurs qui virent compléter l'équipage des d'Enneval , aient apporté avec eux trois ou quatre chiens limiers , mais en aucun cas ils ne suffirent à faire la différence pour pister la Bête jusqu'à son antre .

Type de pistolet de vénerie , modèle court . Au XVIIIe siècle , on chassait à courre avec ce type d'arme , principalement au coeur des provinces germaniques où la chasse se pratiquait sous une autre forme d'esprit que celui qui était tenu dans le royaume de France .

Type de pistolet de vénerie , modèle court . Au XVIIIe siècle , on chassait à courre avec ce type d'arme , principalement au coeur des provinces germaniques où la chasse se pratiquait sous une autre forme d'esprit que celui qui était tenu dans le royaume de France .

Les Armes des Chasseurs de la Bête
Types de couteaux de chasse et leurs fourreaux , utilisés par les veneurs et les louvetiers au XVIIIe s .

Types de couteaux de chasse et leurs fourreaux , utilisés par les veneurs et les louvetiers au XVIIIe s .

Le payement des primes relatives aux loups exterminés se réglait par le cruel apport de la tête ou des oreilles de l'animal .

Le payement des primes relatives aux loups exterminés se réglait par le cruel apport de la tête ou des oreilles de l'animal .

François Antoine , porte-arquebuse du roi , troisième et dernier chasseur officiel de la Bête du Gévaudan .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Comme nous l'enseignent les archives de ce temps , dès le printemps 1765  le Chevalier François Antoine , porte-arquebuse du roi et l'un des nombreux lieutenants de ses chasses (lieutenant commissionné toutefois , non en titre) , avait le souhait de descendre en Gévaudan en compagnie de très bons fusils afin de mettre une terme au règne dévastateur de la Bête . Mais les Vaumesle d'Enneval , qui s'étaient d'eux mêmes proposés au roi , ne voulaient pas lâcher la proie pour l'ombre et espéraient sans doute encore à cette époque mener à bien leur mission , et surtout empocher la prime pour la mort du monstre , de plus en plus mirobolante au fil des jours . Ils firent donc tout ce qui était en leur pouvoir pour , comme qui dirait , retarder l'échéance de leur départ , concrétisant de ce fait leur échec dans les chasses à la Bête .  Mis au pied du mur , Louis XV décida finalement de donner suite au souhait de son porte-arquebuse qui réussirait certainement là où les différents éléments extérieurs à la maison du roi avaient manqué à leur mission .  Fort d'un équipage de cinq chiens , de deux louvetiers , de son fils Robert-François-Marc Antoine (de Beauterne) , et de quatorze gardes-chasses , tant des capitaineries du roi que de celles des princes du sang , François Antoine gagna le Gévaudan par la porte auvergnate de Saint-Flour au cours du mois de juin 1765 .

Type de grand fusil pour le service des porte-arquebuse à la vénerie surnommé parfois à tort ''canardière'' en raison de sa longueur qui rapellait les longs fusils destinés à la chasse au canard . Le calibre de l'arme était généralement donné à 22 mm mais pouvait être encore bien supérieur .  François Antoine utilisait ce type d'arme au moment de l'hallali . Cet emploi avait été officialisé au milieu du XVIIIe siècle selon le chevalier d'Yauville ( premier veneur du roi ) .

Type de grand fusil pour le service des porte-arquebuse à la vénerie surnommé parfois à tort ''canardière'' en raison de sa longueur qui rapellait les longs fusils destinés à la chasse au canard . Le calibre de l'arme était généralement donné à 22 mm mais pouvait être encore bien supérieur . François Antoine utilisait ce type d'arme au moment de l'hallali . Cet emploi avait été officialisé au milieu du XVIIIe siècle selon le chevalier d'Yauville ( premier veneur du roi ) .

Type de couteau de chasse réglementaire de la vénerie du roi Louis XV employé par François Antoine et ses hommes en 1765 . Les manufactures des fourbisseurs de ces armes blanches étaient celles de Klingenthal en Alsace et de Sohlingen en Allemagne . Le Chevalier François Antoine y avait ses entrées comme nous l'enseigne l'histoire de ses fonctions et celle de sa famille  . Nous avons eu la chance de pouvoir visualiser les modèles des deux couteaux de chasse du porte-arquebuse du roi , grâce à la générosité de son actuel descendant , M. G. de V .  Le premier modèle est analogue à celui ici figuré (mle standard de la vénerie royale) mais le détail de la gravure à l'acide de sa lame ne laisse pas le moindre doute sur la fonction de son propriétaire . Le second est d'une facture plus germanique , doté d'une poignée sous garde et de ciselures en relief .

Type de couteau de chasse réglementaire de la vénerie du roi Louis XV employé par François Antoine et ses hommes en 1765 . Les manufactures des fourbisseurs de ces armes blanches étaient celles de Klingenthal en Alsace et de Sohlingen en Allemagne . Le Chevalier François Antoine y avait ses entrées comme nous l'enseigne l'histoire de ses fonctions et celle de sa famille . Nous avons eu la chance de pouvoir visualiser les modèles des deux couteaux de chasse du porte-arquebuse du roi , grâce à la générosité de son actuel descendant , M. G. de V . Le premier modèle est analogue à celui ici figuré (mle standard de la vénerie royale) mais le détail de la gravure à l'acide de sa lame ne laisse pas le moindre doute sur la fonction de son propriétaire . Le second est d'une facture plus germanique , doté d'une poignée sous garde et de ciselures en relief .

Types de fusils et de carabine qui équipaient en ces temps les gardes-chasses du roi et des princes . La carabine de chasse , à l'instar du mousqueton ou de la carabine militaire, pouvait être suspendue à la bandoulière de fonction des gardes-chasses à l'aide de son crochet , si l'arme était doté du système à tringle sur la contre-platine . Sinon elle prenait place , le canon vers le bas , dans sa botte de cuir la crosse fixée à la selle à la royale au moyen d'une sangle à boucle ardillon-née . Le fusil pouvait être logé dans une house de cuir portée verticalement ou au moyen de sa bretelle , en bandoulière . Les couteaux de chasses signalés par la lettre 'A' étaient les modèles de type ''coupe choux'' de l'artillerie qui équipaient le corps particulier des gardes bois chasse et pêche des domaines et parcs de Versailles , plus forestier que cynégétique .

Types de fusils et de carabine qui équipaient en ces temps les gardes-chasses du roi et des princes . La carabine de chasse , à l'instar du mousqueton ou de la carabine militaire, pouvait être suspendue à la bandoulière de fonction des gardes-chasses à l'aide de son crochet , si l'arme était doté du système à tringle sur la contre-platine . Sinon elle prenait place , le canon vers le bas , dans sa botte de cuir la crosse fixée à la selle à la royale au moyen d'une sangle à boucle ardillon-née . Le fusil pouvait être logé dans une house de cuir portée verticalement ou au moyen de sa bretelle , en bandoulière . Les couteaux de chasses signalés par la lettre 'A' étaient les modèles de type ''coupe choux'' de l'artillerie qui équipaient le corps particulier des gardes bois chasse et pêche des domaines et parcs de Versailles , plus forestier que cynégétique .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

L'indispensable accessoire du garde-chasse sans lequel il n'était pas autorisé à effectuer sa fonction . La bandoulière était en quelque sorte la plaque de police du garde-chasse sans laquelle il ne pouvait pratiquer ses opérations de répressions et d'applications des lois de la chasse . Les armes du roi et des princes furent d'abord brodées sur la livrée puis remplacées par des plaques émaillées aux émaux colorés avant de devenir métalliques , dorées ou argentées , garnies des armoiries et de mentions un peu plus tard . Ces plaques atteignent aujourd'hui des valeurs parfois astronomiques chez les antiquaires , tant elles sont recherchées par les plus grands et les plus riches collectionneurs . Les archives de l'histoire de la Bête du Gévaudan insistent à plusieurs reprises sur le port de ces bandoulières durant le service des gardes-chasses en Gévaudan . Diverses personnes nous ont fait part de leur inquiétude face aux évidents manquements de connaissances présents dans les livres des auteurs de l'affaire de la Bête quant à la compréhension et l'évocation de toutes ces réalités liées à l'univers cynégétique et à son personnel au cours du XVIIIe siècle . Il est évident que sans cette partie cynégétique louvetière , royale et princière,  et passé la liste des malheureuses victimes de la Bête , l'affaire est totalement vide puisque près des trois quart de ses événements  sont liés à des éléments et des intervenants extérieurs au Gévaudan . Il est vrai que l'on constate chez de nombreuses personnes passionnées par cette affaire une immense inculture par rapport aux réalités de cette époque du Siècle des Lumières . On remarque par exemple que pour bien trop d'entre eux un boulanger servant le palais de l'Elysée et un membre du G.I.G.N. font le même métier puisqu'ils travaillent pour le même patron ? C'est inquiétant ! oui , effectivement . Et pourtant , si vous écoutez certaines de ces personnes chargées de vous enseigner l'histoire de l'affaire de la Bête du Gévaudan , vous les entendrez vous dire que les Chastel avaient conduit les militaires dans les tourbières ? Les militaires ? ils avaient quitté le Gévaudan dès le mois d'avril 1765 il nous semble ? Et oui pour ces prétendus experts de l'affaire de la Bête , la Maison Civile du roi, celle de ses valets de chambre avec leurs pots de pipi et donc celle des Plaisirs de sa Majesté dont dépendait les gardes-chasses , étaient des militaires ? C'est donc , en transposant cela à notre époque , que le boulanger fournisseur de l'Elysée est selon eux un ''militaire'' ... et sans doute aussi un ''viandar'' s'il a le malheur de chasser le dimanche ? Le grand drame de l'affaire de la Bête du Gévaudan avant toute chose , ce n'est finalement pas ces nombreuses victimes , mais plutôt l'inquiétant manque de culture des personnes qui sont aujourd'hui chargées de vous communiquer son histoire . De plus en plus de voies s'élèvent contre ces inadmissibles manquements et ces dangereux rapprochements erronés qui sont faits sur les personnages et les intervenants de cette célèbre histoire . Nous ne pouvons que comprendre ces points de vue et ces critiques très justifiées , et encourager de fait ces incompétents amateurs à s'instruire auprès des grandes administrations et des grandes écoles de l'hexagone . Les gardes-chasses sous les Lumières étaient des gens du peuple , parfois petits agriculteurs possédant vaches et poules et petit jardinet en lisière de forêt , d'autres fois cabaretier pour arrondir leur fin de mois malgré l'interdiction de pratiquer ce genre  de métier , et assez souvent aussi braconniers . Lorsque les soi disant historiens de l'affaire de la Bête voient en ces hommes qui accompagnaient François Antoine en Gévaudan , des nobles parisiens en perruques poudrées vêtus de beaux habits tout jute bons à envoyer à la lame de la veuve comme tout ci-devant (c'est la haine que l'on ressent dans leur propos idiots)  , ils insultent directement la mémoire de ces hommes et aussi leurs nombreux descendants , comme entre autre ceux de la famille Boutard . Si encore il était nécessaire de faire des recherches poussées pour atteindre ces réalités , on pourrait à la rigueur comprendre et excuser ces inadmissibles manquements aux réalités de l'Histoire  , mais comme de nombreuses études accessibles à tous ont été déjà effectuées depuis longtemps à leurs sujet , cela est tout bonnement intolérable et faisant preuve de la plus grande médiocrité . Nous donnons les sources pour cette obligatoire culture ci-dessous .

Nous ne communiquons ici que les ouvrages et les études très spécifiques publiées au sujet de ce petit peuple et personnel au service des forêts et de l'univers cynégétique , que des auteurs de l'affaire de la Bête totalement absurdes considèrent comme des nobles endimanchés , et qu'il est impératif et obligatoire d'étudier de long en large avant d'être autorisé à ouvrir sa cavité buccale , et de ne surtout pas prononcer autant d'imbécillités comme le font encore hélas bien trop d'entre eux .

Bibliographie - Etudes :

-Maroteaux, Vincent (ancien conservateur du château de Versailles), Nature , Loisirs et Forêt, gardes forestiers et gardes-chasses du roi à Versailles, approche d'un milieu social , Revue Forestière Française , T. XXXVIII , 6-1986. Diffusion : Ecole Nationale du Génie Rural et des Eaux et Forêts de Nancy (E.N.G.R.E.F.).
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-Hluszko, Alexis, le terrain de chasse du roi , les capitaineries royales en Île-de-France , Montbel, Paris , 2009 .
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-Hallo, Charles-Jean, Historique des tenues de vénerie, de la cape à la botte, Crépin-Leblond, 1951 & 1999. 

Voici donc un très léger aperçu de quelques sources indispensables à la connaissance de ce monde cynégétique sous les Lumières , dont la lecture empêchera logiquement à ces personnes très mal informées du monde bestial , de prendre  des gens de leur monde , du peuple et de la terre , pour des citadins endimanchés aux perruques poudrées et aux beaux habits parisiens .  Personnellement , nous en rions encore , d'autres beaucoup moins face à une telle inculture et un aussi stupide et médiocre niveau ...

Les Armes des Chasseurs de la Bête
Pour la première fois depuis le siècle de la Bête, celui des Lumières, voici ici sous vos yeux la véritable modeste apparence du garde des plaisirs du roi (Maison Civile du Roy – non militaire), c’est à dire du garde-chasse des capitaineries royales de sa Majesté Louis XV et du garde de ses parcs à Versailles (petit et grand), à la fonction tout autant sylvicole que cynégétique.
Ce sont ces personnages du service des chasses que les historiens et les auteurs qui se sont penchés sur l’affaire de la Bête du Gévaudan qualifient '‘crétine-ment’' de nobles endimanchés aux perruques poudrées, voire de chasseurs de hauts rangs ou encore d’officiers des chasses !? Si on doit souvent remettre, il est vrai, l’église voire la mairie au cœur du village, force est de constater que le garde-chasse au XVIII ème, lui-même paysan, était l’une des incontournables personnalités officiant comme levier au sein du monde rural entre le seigneur (son patron représentant du pouvoir local ), la paysannerie et les villageois. Il est sans doute inutile de citer les patronymes de ces auteurs et historiens prétendument ‘’bestiologues’’ qui sont aussi mal informés et qui ne connaissent visiblement rien du pôle central de l’univers rural de ces temps. Disons que quelques lectures de la littérature cynégétique de cette époque leur serait certainement très bénéfique pour tenter de combler leurs lourdes lacunes dans ces domaines précis, et qui impactent notamment négativement leurs écrits par ces dérives d’inexactitudes au plus haut degré à travers une forme de ségrégationnisme purement imaginaire. Évidement, l’instruction de notre Éducation Nationale est strictement vide d’informations, de substance et de culture dès qu’il s’agit de s’étendre sur ces domaines particuliers. Mais il appartient à chacun de combler ces vides culturels de la meilleure manière qui soit afin de palier à ce lourd déficit avant même d’avoir la prétention de s’étendre d’une manière épistolaire sur ces sujets précis qui ne sont nullement enseignés par la voie des cursus traditionnels. Il est impossible d’établir la moindre conclusion sérieuse, de tirer des ‘’plans sur la comète’’, si l’on ne sait pas de quoi on parle. C’est hélas ce qu’ont osé faire bon nombre de ces auteurs de la Bête qui ont la prétention de se prendre au sérieux malgré leurs lourdes et inexcusables inaptitudes historiques.
Description de la planche illustrée.
En (1) nous avons le simple garde-chasse royal sous le règne de Louis XV. Il est ici présenté en surtout de service assis sur la paille et tenant une bouteille de mauvais vin. Lors de leur domiciliation au château du Besset, les gardes-chasses et les valets logeaient avec leurs chiens dans la grange tandis que François Antoine, son fils de Beauterne, leur valet ordinaire de la Maison du Roi, et sans doute le garde-général Lacoste, logeaient au château. Antérieurement, A Sauzet, il est fort à croire que François Antoine offrit quelques bouteilles du mauvais vin local (sic) à ses gardes pour fêter leur arrivée sur place, mais plus principalement l’anniversaire de son fils de Beauterne. Robert-François-Marc Antoine eut en effet 17 ans ce 26 juin 1765 à Sauzet.
Le garde-chasse à pied ou le garde des parcs recevait environ une rémunération de 460 livres à l’année qui devait lui permettre de couvrir ses différents frais. Certains, pères de famille nombreuse, n’y parvenaient pas et devaient se mettre hors-la-loi en tenant illégalement un cabaret sous un non d’emprunt, voire en braconnant pour parvenir à faire vivre leur fratrie. Toute infraction de ce type était sévèrement punie : le garde-chasse était cassé, renvoyé et exilé. Une maisonnette située en bordure de forêt ou aux portes des parcs leur était souvent allouée par leur capitainerie. Elle était certaines fois constituée d’une seule pièce exiguë et basse de plafond où il était à peine possible de se tenir debout. Les gardes garenniers étaient même logés dans les insalubres poulaillers baignés d’une pestilentielle odeur de fientes. A cela, leur lieutenant des chasses à Versailles répondait que comme ils y copulaient beaucoup, ils ne devaient pas s’y trouver bien mal. Ce même lieutenant logeait lui dans le grand hôtel du gouvernement à proximité du château de Versailles et disposait de plus d’un pavillon particulier et d’un jardin à la lisière du parc, juxtaposant la porte de Buc .Voici donc la pitoyable vitrine erronée de ces historiens de la Bête, capables de confondre ces pauvres hères de gardes-chasses avec ces nobles privilégiés d’officiers des chasses ? Comment, alors qu’ils sont d’ordinaire si prolixes à défendre la veuve et l’orphelin et à se situer comme les meilleurs tenant de la défense d’une justice sociale, ont-ils pu commettre une telle maladresse d’analyse dans leurs ouvrages ? D’où proviennent ces grands délires gondolés d'incompétence ? Méritent-ils encore de porter le titre d’historiens ou d’auteurs historiques après cela ? C’est à vous d’en juger. Le garde-chasse disposait normalement d’un droit de pâturage, d’un jardinet potager, de quelques poules et lapins, et au mieux, d’une vache. Le bois de chauffage lui était en principe fourni pour l’hiver. Un grand habit à la livrée du roi, de drap bleu turquin et rouge ( justaucorps [i], culotte [j], gilet-veste [d & e] ), était octroyé tous les deux ou trois ans (il y avait un galon d’argent double sur la fente des basques). Dans quelques cas le justaucorps était entièrement bleu, et même sans collet ; une pièce du vêtement qui avait fait son apparition au cours des années 1750. Dans certaines capitaineries, ce délais d’obtention était de quatre à cinq années. Le couvre-chef dit ‘lampion’ (tricorne) était confectionné en poil de castor, ce qui le rendait imperméable. Il avait un bordé et une ganse d’argent faux soutenue par un petit bouton argenté (c). Parfois les gardes-chasses laissaient une face du tricorne - ou lampion - décrochée (c) suivant une mode dite à la ‘Clabaud’. Les ailes du tricorne étaient maintenues contre la coiffe au moyen de trois ou six agrafes. Généralement ce sont les réceptions des crochets qui étaient cousus contre la coiffe circulaire ; les crochets l’étant sur les trois ailes. La visière obtenue par ce décrochage ‘à la Clabaud’ offrait l’avantage d’une meilleure protection contre le soleil et la pluie. Les anciens lampions défraîchis trouvaient encore du service pour la petite tenue journalière (1). La grande tenue d’ordonnance était principalement portée lors des chasses du roi et des princes ainsi que durant les cérémonies (dont les jugements à la table de Marbre), et bien évidemment accompagnée de l’indispensable bandoulière (a) aux armes et à livrée du roi, avec son beau galon de chaînes de fils blancs sur fond cramoisi (b- détail du galon du roi). Cet incontournable accessoire de la profession de garde-chasse faisait un peu office de plaque de police. Sans elle le garde-chasse ne pouvait verbaliser le moindre contrevenant ni assurer son service de répression envers les délinquants forestiers. Les guêtres étaient constituées de coutil blanc, particulièrement pour les gardes des parcs de Versailles ou de La Varennes du Louvre, voire de solide drap beige ou écru servant principalement pour la tenue de petite fonction (1). Aux cérémonies, les bas blanc pouvaient s’y substituer pour la grande tenue. Les cheveux devaient aussi être roulés sur les faces avec leurs agrafes de plomb ou de carton, poudrés à la terre de pipe et noués en cadenettes ou en queue. Passez outre ce règlement pouvait faire condamner le garde-chasse à trois livres d’amende. Cela n’en faisaient pas des nobles pour autant messieurs les historiens de la Bête !!!
L’habit de service fréquemment constitué de grosse toile teintée de brou de noix (1) était en tous points identique à celui porté pour le travail manuel par le monde rural. Ces surtouts utilisés par les gardes-chasses des capitaineries pouvaient être également confectionnés de drap vert (capitainerie de Compiègne) ou bleu (g), et semblables à ceux de la petite tenue de la vénerie royale.
Il existait aussi différents modèles d’habit-veste pour les gardes-chasses (d & e), et ceux des parcs de Versailles disposaient en plus de surtouts et de manteaux brodés du cartouche aux armes du roi (h). La veste du garde-général des chasses (f) arborait davantage de broderies, tout comme son habit, que ceux du garde-chasse à cheval et du garde-chasse à pied. Pour sa monture, il disposait d’une housse-croupelin de drap bleu turquin (k) bordée d’un galon argenté. Le garde-chasse à cheval avait la même mais seulement avec un galon d’argent faux, voire sans. L’un comme l’autre chaussaient les bottes fortes à chaudron de la vénerie royale, seules capables de les protéger durant leurs folles et dangereuses courses cynégétiques comme celles qui avaient lieu aux rochers de Franchard et qui brisèrent les os de prétentieux venus d’Albion en tenues bien trop allégées. Dans toute l’histoire des gardes-chasses sous l’Ancien Régime, qui a été étudiée de fond en comble par nos meilleurs spécialistes, dont ceux de l’ONF et du CNRS, il a été relevé qu’un seul garde-général qui disposa de la particule de noblesse. Cela vous donne encore une idée supplémentaire du ‘grand délire’ de ces historiens de la Bête. En Gévaudan, il n’y avait qu’un seul garde-général, le sieur Lacoste. Il commandait aux gardes-chasses, un peu comme un sergent. Même là, nous étions encore bien loin de leurs imaginaires officiers des chasses ! Seul François Antoine et son fils de Beauterne avait rang d’officier des chasses. Le reste de l’équipage était composé uniquement de roturiers, de valets et de gardes-chasses. Point de noblesse ni d’officiers là dedans messieurs les historiens de la Bête !
Les accessoires et les armes des gardes-chasses, gardes-portiers et des parcs.
2°) - Le grand fusil de gros calibre au canon à âme lisse fortement bronzé qui pouvait soutenir de fortes charges de poudre royale, de la chevrotine ou plusieurs balles. En Gévaudan, le garde-chasse Reinhart (Rainchard), futur neveu de François Antoine car promis à la jeune Louison, était équipé d’une carabine de type germanique non réglementaire qui lui venait de sa patrie car il était suisse-allemand d’origine. Il était au service du Duc d’Orléans à Saint-Cloud (quatre gardes-chasses) tout comme son collègue Lacour.
3°) - Véritable ‘coupe-choux’ ou ‘glaive d’artilleur’ qui équipait les gardes des parcs de Versailles.
4°) - Baïonnette de chasse qui servait à l’hallali du loup ou du sanglier.
5°) - Couteau de chasse réglementaire de la vénerie royale qui équipait les gardes-chasses des capitaineries royales de Saint-Germain, de Fontainebleau, de Compiègne , de la Varennes du Louvre, etc.
6°) - L’essentielle poire à poudre du garde-chasse équipée de sa cordelette de suspension.
7°) - La fidèle aumônière de chasse qui se portait passée au ceinturon ou en bandoulière au moyen d’une courroie de cuir au naturel. Le garde-chasse y logeait ses munitions, les petits calepins et son carnet de verbalisation. Tous les gardes-chasses devaient en effet savoir lire et écrire pour être en mesure de rédiger leurs rapports.
8)° - Le panier des chasses. Le garde à cheval possédait ce type de panier pour y loger ordinairement le gibier collecté lors de chasses à tir. En Gévaudan, le garde-chasse Regnault y transportait des pièges à loups rapportés de sa capitainerie de Saint-Germain-En-Laye pour les disposer sur le terrain gabalitin. Le dessus était protégé contre les intempéries par un couvercle recouvert de veau noir imperméable. Une plaque gravée au nom du garde à cheval propriétaire y était rivetée. Il existait plusieurs modèles de paniers : certains avaient le dos plat et un couvercle en demi lune. Cette forme permettait de les doubler de chaque côté de la monture à l’instar des timbales des cavaliers. D’autres, aussi en osier, étaient beaucoup plus volumineux, recouverts de drap de couleurs, et autorisaient ainsi d’emporter les charges et les victuailles d’une journée de chasse, voire parfois des chiens. Ce sont les mules à plumail harnachées aux couleurs royales qui faisaient office de bêtes de somme pour ce transport. En Gévaudan, François Antoine avait dû se contenter ensuite de gros canassons. Les chevaux étaient aussi du crû comme nous enseignent moult archives, dont celles des frais de chasses. Il est toujours amusant de lire ces auteurs ridicules et sans la moindre jugeote qui voient cet équipage venir chasser en Gévaudan avec beaux chevaux de Versailles !? Comme si de juin à novembre 1765 ils avaient pu conserver tout le temps et malgré la fatigue des trajets ces mêmes chevaux ? Il n’existe aucune réflexion chez ces personnes, tout juste si elles sont dotées d’un cerveau ? Cela n’est pas prouvé !
Les Armes des Chasseurs de la Bête

Installé sur les terres du Gévaudan avec son équipage après être passé au Malzieu, puis à Saugues et à Sauzet pour s'être finalement fixé au château du Besset, François Antoine fit creuser des affuts, installer des postes de surveillance et de tir, puis il passa aux traques et aux battues. Mais il est vrai que même conjugué avec une laisse de quatre dogues du Gévaudan , l'effectif  canin des cinq chiens de son équipage paraissait bien dérisoire pour tenter d'éliminer un animal de l'envergure de la Bête , là où six grands danois avaient échoués . On avait presque l'impression que ses gardes-chasses étaient plutôt venus effectuer sur place une action de police des chasses contre des braconniers, qu'un laisser courre , tant leurs moyens de vénerie étaient faibles et inappropriés . Certes , en 1746 , François Antoine était bien venu à bout du gros loup de Versailles avec seulement quatre chiens , mais il s'agissait d'impressionnants grands lévriers irlandais à poil ras et de massifs dogues des Abruzzes . Aucune comparaison n'était possible avec ses quatre modestes limiers pour le loup , dont un était resté malade pendant le voyage , et sa trop faible levrette . De leur côté , les Vaumesle d'Enneval  désabusés et résignés , avaient fini par prendre le chemin du retour vers leurs terre natale de Normandie . Jean-François reconduit l'équipage à destination d'Alençon , tandis que son père fit un passage par Compiègne où il rencontra le roi pour lui rendre compte des raisons de son échec en Gévaudan .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Se rendant à l'évidence que la Bête ne paraissait que peu à la vue de ses chasseurs officiels , tandis qu'elle se montrait ou attaquait à volonté la population gabalitaine , au cours du mois de juillet 1765 , François Antoine eu l'idée de faire distribuer 17 exemplaires d'un harpon de chasse aux solides gaillards du Gévaudan .  Ils étaient répartis de deux en deux par paroisse . Le fer du harpon était confectionné en forme de langue de vipère selon une mode assez répandue sur des modèles existants que nous avons pu détailler à travers de rares pièces de collection . Le manche en bois naturel faisait 5 pieds de long et était garni de deux boules de maintient : la plus basse étant située à 1,5 pied du fer et la seconde à 1,624 pied . Son emploi était considéré comme dangereux par les Gabalitins , tant les pointes pouvaient leur accrocher un membre à tout instant . Les deux crochets étaient prévus pour empêcher la lame de ressortir une fois que le fer avait pénétré la peau de la Bête . Les deux boules servaient à maintenir cette dernière sous pression , et à distance , afin qu'un autre chasseur lui place facilement le coup de grâce . Mais la bête n'approcha jamais de ces pointes acérées .

D'après la statue du combat de Marie-Jeanne Vallet contre la Bête, réalisée par le sculpteur Philippe Kaeppelin, et qui se trouve devant la Maison de la Bête à Auvers (43).

D'après la statue du combat de Marie-Jeanne Vallet contre la Bête, réalisée par le sculpteur Philippe Kaeppelin, et qui se trouve devant la Maison de la Bête à Auvers (43).

 Une fois de plus , en pleine matinée du dimanche 11 août 1765 , jour de la Saint Gery , elle devait porter son attaque vers les proies les plus faibles . 

Se dirigeant vers la ferme de Broussous , proche du village de Paulhac , deux soeurs , Marie-Jeanne et Thérèse Valet , durent un instant traverser un ruisseau franchi par un petit pont de bois sur lequel surgit soudainement la terrible Bête qui s'élança sur elles . Dans un réflexe salvateur , Marie-Jeanne , la jeune bonne du curé de Paulhac , souleva la lourde baïonnette qu'elle transportait et la planta énergiquement dans le poitrail du monstre , qui recula sous le coup , pissant abondamment du sang par cette profonde entaille . Il alla se rincer dans la rivière , mais sérieusement blessé et voyant que la partie était perdue , il prit la fuite .  Dès qu'il en fut informé , François Antoine qui était en chasse sur ce secteur en compagnie du comte Hugues-François de Tournon , accouru le plus vite possible et interrogea Marie-Jeanne , non sans l'avoir au préalable grandement félicitée pour son acte de bravoure . Antoine était réjoui à la vue des tâches de sang qu'avait laissé sur place le monstre mutilé .  Il était si enthousiaste qu'il qualifia Marie-Jeanne Valet d'héroïque ''Pucelle du Gévaudan''. Il est vrai que la terre gabalaise avait déjà connu autrefois Bertrand Du Guesclin à Châteauneuf-de-Randon , alors pourquoi pas maintenant une Jeanne d'Arc en Gévaudan , en l'honorable souvenir de ces deux héros de la Guerre de Cent Ans , porteurs du noir et blanc Bauséant , dont l'aura avait auréolé pour l'éternité le sol de la terre de France . François Antoine demandera même aux autorités le versement d'une prime à Marie-Jeanne Valet afin qu'elle soit récompensée de son audace et de son vaillant et courageux combat contre le monstre .

L'illustration ci-dessus s'inspire directement de la statue du sculpteur Philippe Kaepellin qui représente ce célèbre combat de Marie-Jeanne Valet contre la Bête , et qui se trouve à Auvers , en Haute-Loire , à deux pas de l'église et juste devant la Maison de La Bête du Gévaudan .

Mais cette neutralisation de la Bête , dont on ne savait encore si elle était temporaire ou définitive , ne suffisait pas au porte-arquebuse Antoine qui voulait absolument contempler de ses yeux sa dépouille . C'est dans ce contexte qu'il organisa le vendredi 16 août 1765 , jour de la Saint Roch , une battue sur le secteur de Servières , où deux de ses gardes-chasses , Pelissier et Lachenaye,  furent confrontés à une farce de trois membres de la famille Chastel qui les envoyèrent s'embourber dans une molière (tourbière) située sur un passage près du mont Chauvet . Les deux gardes-chasses réussirent péniblement à s'extraire de la fondrière et il s'ensuivit une volée d'insultes et de quolibets en tout genre de la part des Chastel , puis une violente empoignade de part et d'autre soutenue de menaces .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Nous n'allons pas revenir en détail sur cet épisode que nous avons déjà plus que largement décrit sur une précédente page , mais nous ajouterons juste que ce qui a été dit à travers les publications de très nombreux auteurs concernant les peines encourues par les Chastel pour cet acte délictueux , comme leur envoi aux galères ou un emprisonnement à vie , voire la peine capitale , relève de la pure imagination des auteurs et de leur grande méconnaissance de ce qu'étaient à l'époque les réels pouvoirs , l'identité exacte et la juste fonction de ces gardes-chasses royaux et princiers . Là encore , la référence aux études déjà prêtes pour l'acquisition de la nécessaire et obligatoire connaissance , sont disponibles à chacun d'entre vous . Nous avons donné un peu plus haut quelques références nécessaires sur ces réalités et l'univers des procédures et jugements des tables de Marbre des capitaineries au temps de la Bête . Nul ne peut avoir la prétention d'outrepasser et d'étudier ce magistral travail de référence qui enseigne la réalité des faits de ces temps , afin de ne pas colporter autant de stupides déductions légendaires . Oui cela peut nécessiter un certain temps mais l'accès au savoir est à ce prix , et il évite surtout de conter autant d'âneries comme on en retrouve chez bien trop d'auteurs de la Bête , dont les propos livresques n'ont pas eut d'autre finalité que de les couvrir de ridicule aux yeux de ces grands historiens . Le Cazenave de la Roche et le Gaultier , à travers les études d'histoire du droit parisien , nous donne accès à un très large panel documentaire au sujet des procès verbaux concernant les multiples délits cynégétiques et les agressions envers les gardes-chasses , qui avaient pour primordiale mission d'éviter le chaos , les abus et la loi du sauvage , du plus rude et violent au sein de l'univers sylvicole . La consultation du Bocquet de Chanterenne , Plaisirs , varennes et capitaineries , Paris 1744 , ainsi que du Saugrain , Code des chasses ou nouveau traité du droit des chasses, Paris , 1764 , deux volumes , est également conseillée si ces auteurs veulent comprendre un jour la juste portée de cette action diligentée par les Chastel à l'encontre de ces deux gardes chasses , royal et princier , de l'équipage de François Antoine . La petite histoire nous enseigne que sur ordre du porte-arquebuse du roi , les Chastel empoignés par les gardes-chasses furent ensuite conduits à la prison de Saugues , sans doute secondés par les cavaliers de la maréchaussée royale provinciale qui accompagnaient le service de l'équipage royal en  Gévaudan , car les gardes chasses , en tant que civils , ne disposaient pas en principe de ce droit en dehors des terres de chasse qu'ils géraient , et encore .  Selon le règlement de ces temps , les gardes-chasses n'étaient même pas autorisés à désarmer les braconniers pris en flagrant délit de mauvaises actions sur les terres de leur garde . A Versailles , les gardes des plaisirs cynégétiques du roi (Lecomte en Gévaudan) devaient se faire fréquemment accompagner de la troupe , des gardes-françaises , lors de tentatives d'arrestation de groupes de braconniers . Ils délaissaient le plus souvent les gardes-suisses où se trouvaient selon eux un trop grand nombre de braconniers  avérés .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

C'est , selon certaines sources , cette lourde porte de la prison de Saugues qui se referma sur le clan Chastel au cours de la matinée du samedi 17 Août 1765 , jour de la Saint Carloman , qui avait lui aussi connu un enfermement , mais de nature politique .

Cette cellule est située au sous-sol de l'ancienne gendarmerie devenue l'école des Frères des Ecoles Chrétiennes . Ce fut aussi dans ces écoles , souvenez-vous , que fut placé le jeune Jacques Portefaix selon le choix de l'évêque de Mende qui avait en grande estime cet Ordre des Ecoles Chrétiennes comme nous le révèlent les archives du XVIIIe siècle . La cellule est constituée d'un galerie dotée d'une voute en berceau (plafond arrondi) d'environ 8 mètres de long pour 2,50 m de large . Le porte-arquebuse François Antoine , qui était lui doté de tous les pouvoirs royaux en terre de Gévaudan , avait donné la consigne de ne point les relâcher avant qu'il ait quitté le pays des gabales . On sait qu'il prit triomphalement la route en direction de Fontainebleau ( la Cour et le roi se trouvaient en ce château durant cette période ) , le dimanche 3 novembre 1765 , jour de la Saint-Hubert , patron des chasseurs devant Dieu . Les Chastel étaient donc considérés comme pouvant être élargis (libérés) à partir du lundi 4 novembre de cette année là . On ne sait ce qu'il en advint exactement . Mais l'envoyé du roi parti , les Chastel étant avantageusement  cousins des Morangiès et du cardinal de Bernis , on imaginera que leur séjour carcéral ne s'éternisa plus bien longtemps . Mais tout de même , près de deux mois et demi d'emprisonnement dans ces conditions ce n'était pas une sinécure !

Quelques exemples iconographiques des diverses Maréchaussées existant au temps de la Bête et du règne de Louis XV .

Quelques exemples iconographiques des diverses Maréchaussées existant au temps de la Bête et du règne de Louis XV .

Nous ne reviendrons pas sur l'implication de la Maréchaussée dans l'affaire de la Bête , thème que nous avons déjà plus que largement évoqué dans le dossier consacré à François Antoine sur ce Blog , et qui fut très probablement à l'origine de l'arrestation des Chastel (le terme garde étant aussi employé pour cette fonction tout comme celui d'archer puis de cavalier) . Nous sommes cependant informés que , sur les ordres du porte-arquebuse du roi , les cavaliers de la maréchaussée royale provinciale tuèrent également une bête en Gévaudan : un gros mâtin qui dévorait des restes de cadavre humain sur le secteur de Pépinet  .

Mais au delà de ces faits historiques , nous ne pouvons nous empêcher de remarquer que dans l'approche verbale de certains prétendus spécialistes de l'affaire , l'emploi du mot ''Maréchaussée'' semble aussi consistant que les friables os de sèche qui s'échouent sur nos plages . On comprend très vite que si on leur posait la question de savoir de quelle Maréchaussée il est question dans leurs propos , nous serions très vite face à un blanc , à  un grand vide sidéral ! Les mots c'est bien , leur incarnation c'est encore mieux  !  Car des maréchaussées sous le règne de Louis XV il en exista de multiples :  la maréchaussée royale provinciale tout d'abord , celle de l'île-de-France qui servait aussi de maréchaussée des chasses en attendant la création du nouveau corps en 1772 pour les les voyages et les chasses du roi ,  celle de la Prévôté générale des Monnaies ,  de la Connétablie , de la Prévôté de l'Hôtel , du Guet et de la Garde de Paris , puis des principautés comme la maréchaussée de la Dombes (aux gouverneurs du Gévaudan et du Languedoc , les Maine) , du Comtat (Avignon) et enfin de Lorraine et Barrois servant le royaume du Duc Stanislas Leszczynski qui fut le mécène de Jean-François-Charles de Molette de Morangiès comme nous le savons .  A celles là  bien entendu , il ne faut jamais commettre l'erreur d'ajouter le dénominatif de ''Gendarmerie'' , car nous partons dès lors vers encore d'autres corps comme la gendarmerie associée aux chevaux-légers du roi , de la reine , du dauphin et des princes , la gendarmerie rouge dite ''gendarmerie de France'' , voire encore la gendarmerie de la garde royale qui était une toute autre unité en rouge et noir , sans signes ni faiblesses . En résumé , il faut savoir de quoi on parle et qui fait ou dit quoi , sinon il est conseillé de se taire pour ne pas paraître comme le pire ridicule qui soit et de devenir le colporteur des pires absurdités . Il ne suffit pas de posséder un titre pompeux et de chercher à gommer l'existence de son prochain pour parvenir à exister et être reconnu dans ce monde , fort merci ! Il semble exister actuellement , suivant ce que l'on découvre en parcourant le Net , de nombreuses personnes ayant cette connaissance en matière de Maréchaussées , dont l'aide serait plus que nécessaire au monde de la Bête qui a plus que montré sa totale incapacité à maîtriser ces obligatoires spécificités pour comprendre quoi que ce soit aux faits de l'époque au sein de l'histoire du Gévaudan . Pour notre part , nous ne voyons qu'au rang des meilleurs spécialistes de la question , la Conservation du Musée de Melun qui nous avait apporté son aide au moment de nos recherches sur la Maréchaussée Royale , en 2005 . Aujourd'hui , nous en savons plus qu'assez pour ne plus prendre conseil nulle part dans ces domaines , et cette forme d'autonomie n'est point désagréable lorsqu'on se sait jalousé , sali et critiqué par derrière par bien plus médiocre que soi ...

En ce mois d'Août 1765 , la bête ne retrouvait toujours pas son niveau d'agressivité antérieure . Il faut dire que l'héroïque Marie-Jeanne Valet lui avait porté un sacré coup de boutoir qui l'avait profondément entaillée . La guérison semblait bien lente cette fois . Lors de l'attaque , la Bête avait cependant fait une chose bien étrange en portant sa patte sur sa blessure antérieure  . Or , de fait que les pattes arrières d'un canidé ne peuvent absolument pas atteindre le poitrail à cet endroit et que les pattes avant ne sont pas prévues pour plier dans ce sens de l'articulation , on se demande encore , plus de deux siècles après les faits , comment cela  reste de la simple mesure du possible ? On ne connait qu'un animal de cette catégorie de taille qui sait se servir de ses pattes antérieures comme les bras et les mains des humains , c'est le marsupial . Et un marsupial qui ressemble à un canidé , à un loup mais aussi à un félin , nous n'en connaissons qu'un seul . Dans d'autres cas , il faut admettre l'existence d'un canidé ayant une telle dextérité des membres antérieurs , et qui est toujours à cette heure non répertorié par la science . A moins que la Bête était par intermittence , plus simplement comme on dit parfois , une bête à deux pattes , une bête humaine , un garou hoanigou !? 

Les Armes des Chasseurs de la Bête
La Dauphine ... et ses échos en Gévaudan ... Le télégraphe des veneurs de François Antoine ...

La Dauphine ... et ses échos en Gévaudan ... Le télégraphe des veneurs de François Antoine ...

La trompe de chasse à la Dauphine fut employée en Gévaudan par les gardes-chasses et les hommes de l'équipage de la Louveterie Royale qui servaient le porte-arquebuse François Antoine . Elle permettait au chasseurs de communiquer entre eux à travers les vallées escarpées du Gévaudan à l'aide d'une gamme de sonneries très codifiée qu'ils étaient seuls à pouvoir décrypter .

La trompe de chasse à la Dauphine - modèle de 1729 à deux tours & demi et au diamètre de 55cm - était ainsi dénommée en hommage à la naissance du Dauphin , fils de Louis XV, au cours de l'année de sa mise en service par Lebrun . Antérieurement , on utilisait une version en ré de 1688 , à un tour et demi , et d'un diamètre donné de 73 centimètres . Cette trompe était connue sous l'appellation de "la Dampierre", du nom du célèbre Marquis veneur et compositeur des plus belles fanfares de la Vénerie Royale , trop tôt disparu en 1756 . Pour le service à pied , la trompe se portait le plus souvent , pavillon bas , en sautoir sur l'épaule gauche . François Antoine fit sonner de cette trompe en Gévaudan , le dimanche 25 août 1765 , à l'occasion de la fête de Saint-Louis . La veille , il avait offert un banquet aux notables et aux villageois locaux , suivit d'un feu d'artifice . Il avait également tenu à inviter tous les prêtres de la région pour les remercier de leur collaboration dans la lutte incessante contre la bête et pour tout ce qu'il mettaient en oeuvre afin de tenter de soulager au mieux les victimes survivantes et blessées par les attaques du monstre . Ceux qui connaissent l'histoire du porte-arquebuse dans sa globalité savent à quel point le nom de Saint-Louis occupait un place prépondérante dans son existence . Les sonneurs du jour n'étaient autres que les valets de chiens , de limiers , et les gardes-chasses de l'équipage d'Antoine , secondés par les trois sonneurs de trompes de chasse du comte Hugues-François de Tournon-Meyres  , accompagnés par son piqueur et ses deux valets de limiers qui étaient tous venus renforcer la formation royale et princière dans la traque à la Bête .

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Mais durant cette période , François Antoine était toujours à la recherche de la Bête , cherchant à obtenir sa dépouille par tous les moyens pour la rapporter triomphalement à Versailles . C'est dans ce contexte , bien qu'attendant toujours impatiemment son renfort de chiens de la louveterie , qu'il organisa une battue avec le concours de l'effectif canin du comte de Tournon sur le secteur du Bois Noir le jeudi 29 août 1765 . La Bête fut aperçue , roussâtre de corps , certainement dotée de cette si caractéristique raie noire flottante sur l'échine si bien décrite par de nombreux témoins dont les d'Enneval , et qui ne permettait absolument pas de la confondre avec un modeste loup . Elle surveillait des petits enfants gardant leur troupeau près des bois de la Teynazère . Les chiens furent  lâchés , la Bête s'enfuit , mais le jour déclinant , le garde-chasse Rainchard , neveu d'Antoine , qui était au service du Duc d'Orléans , l'aperçut dans le sous-bois et la tira au moyen de sa carabine à canon rayé . La balle était puissante , précise , et fit mouche , perçant l'animal par l'arrière . Mortellement blessée , la Bête égara tout de même la meute et parcouru encore de nombreux kilomètres avant de trépasser au lieu dit de Védrines-Saint-Loup . Des paysans du crû retrouvèrent son corps et , après l'avoir mutilée de toute part , jetèrent sa carcasse  au ruisseau , pour ne rapporter que la peau et les oreilles à Saint-Flour , afin de toucher une prime . D'ordinaire , on rapportait plutôt la tête du loup pour la prime mais vu la distance on comprendra qu'ils étaient allés au plus simple et au moins pénible pour eux . Il est certain que le corps tout entier rapporté à François Antoine en temps et en heure leur aurait rapporté bien davantage , mais il fallait un mulet ou une charrette pour le transporter , et ils ne savaient pas non plus d'où venait exactement cet animal . On dira que ce fut une bonne occasion manquée pour ces paysans . Quoi qu'il en soit , François Antoine fut averti de la tournure des évènements et envoya son fils (Robert-François-Marc Antoine - de Beauterne) avec le garde-général Lacoste de Saint-Germain et Lecomte des parcs de Versailles , récupérer la carcasse de cette bête à Saint Flour auprès du Subdélégué de l'Intendant d'Auvergne , Monsieur de Montluc . Le saisissement des différentes parties éparpillées de cette bête prit un certain temps mais ils parvinrent à presque tout rassembler suite aux perquisitions , et à prélever les quatre pieds , dont l'avant gauche marqué de la blessure d'un ancien tir , qui leur permit d'en déduire que c'était bien la Bête qu'ils chassaient depuis des semaines .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Une fois la dépouille partiellement reconstituée, nous précise l'une des archives relatant en détail cet épisode de l'affaire, François Antoine et ses hommes furent grandement étonnés par la nature de cet animal (?) . Dès cet instant, face à ces grands experts de la vénerie du loup qui en avait vus et chassés de toute nature, de toutes tailles et de toutes les couleurs, le moins qualifié d'entre nous comprendra toute de même que la Bête du Bois Noir n'avait absolument rien d'un loup . Cette bête qu'ils avaient reconnue comme étant bien celle du Gévaudan, qu'ils chassaient sans ménagement depuis leur arrivée sur ces terres, n'était absolument pas un canis lupus . Ce qui surprit le plus ces experts louvetiers nous dit l'archive, ce fut la nature de sa peau dont les poils n'étaient pas plus longs que ceux d'un veau du pays, et de la même couleur. Alors bien entendu, tout le monde sait que le poil d'un veau du XVIIIe s ou du XXIe n'est pas bien long, et même presque ras si on le compare à celui de certaines vaches munies d'une belle toison. Quant à la couleur du pelage d'un veau du Gévaudan au temps de la Bête, qu'elle pouvait bien être sa teinte exacte ? Si le souvenir de la race gévaudane et les diverses études vétérinaires et agricoles qui lui sont consacrées admettent que la robe de cette petite laitière pouvait tendre jusqu'au brun foncé, cela ne nous confirme en rien pour autant l'exacte teinte que pouvait avoir en ces temps le cheptel bovin du Gévaudan. La solution, c'est le célèbre abbé Trocelier, qui s'impliqua énergiquement dans cette histoire, qui nous la livre par ses écrits lorsqu'il précise que la Bête avait la même couleur de pelage que les vaches de son pays ! La Bête étant toujours décrite comme roussâtre , ayant sur le dos une forte raie noire flottante et des bandes noires courant sur les flancs, la conclusion nous vient d'elle même : la Bête du Gévaudan abattue au Bois Noir était bien roussâtre avec un pelage assez court. Au mieux, nous avions là un étrange métis de chien et de loup , voire plus simplement un canis familiaris. La suite des évènements nous laisse entendre que les chasseurs furent très vite désabusés car les carnages sur le genre humain reprirent de plus belle , toujours effectués par une bête rousse dotée d'une importante raie noire sur le dos ressemblant en tous point à cette bête qui tomba sous la balle de Rainchard . Le chroniqueur de l'archive précise un peu plus loin que les chasseurs furent obligés de convenir qu'il restait encore une ou plusieurs bêtes de cette même espèce ...  roussâtre, munie d'un raie noire, d'une longue queue, etc ...  La similitude répétitive en hybridation de canidés étant impossible à obtenir, nous vous laissons à vos réflexions ... 

On notera également que si sur cette dépouille de la Bête récupérée à Saint-Flour et à Védrines-Saint-Loup, il est bien fait mention de l'existence de cette raie noire placée sur l'échine, cela n'est pas le cas pour la bête tuée par Jean Chastel, qui fut pourtant autopsiée en détail au château de Besque, et alors que cette particularité était sans cesse signalée sur les différentes bêtes analogues lors des attaques et quand elles étaient aperçues . Là encore, nous vous laissons à votre réflexion concernant ce voyant appendice qui semblait mystérieusement absent de cette prétendue bête officielle du Gévaudan !? ... 

Voici ci-après la transcription d'une des lettres du comte de Tournon-Meyres que nous avons découverte au sujet de cette bête du Bois Noir, rédigée à partir du rapport complet du porte-arquebuse royal, des valets de la louveterie et des gardes-chasses de l'équipage en Gévaudan, qui donnent bien des caractéristiques du chien (canis familiaris) à cette bête du Gévaudan. Lorsque les analystes parlent d'un de ses pieds comme étant analogue à celui d'un mâtin (chien) ils font inexorablement la comparaison avec ce qu'ils connaissent alors le mieux, à savoir les mâtins des meutes royales de la Grande Vénerie (terme regroupant tous les équipages du roi, inclus celui de la Louveterie) dont la race était alors bien fixée. Pour une déduction objective, il faut évidement se placer dans la tête de ces veneurs et soupeser l'éther de leurs juste mots comme étant en rapport avec ce qui existait et qui était en ce temps le quotidien et leur fonction. Il ne faut surtout pas tenter d'approcher naïvement ce descriptif à la manière de la pensée scientifique actuelle. Comme nous l'avons mentionné un peu plus haut dans le texte, l'apparence commune dans une même meute issue d'une hybridation chien-loup était impossible, et étant donné que toutes les bêtes du Gévaudan aperçues, détaillées et signalées étaient similaires, il faudra sans doute nous résoudre à admettre ce que ces différentes bêtes présentes en pays des Gabales provenaient d'une simple portée de chiens (canis familiaris) dont la race était déjà fixée depuis un bon moment. On notera toutefois que la description physique de ces mystérieux animaux se retrouvait déjà antérieurement un peu plus à l'Est du Gévaudan, comme pour le cas de certaines bêtes du Lyonnais par exemple. Provenaient-elles des anciens chenils de la Dombes où les seigneurs et l'ex-Grand Veneur, présenté comme un fou de chasse, étaient connus pour conserver un peu trop les loups et sans doute opérer des croisements avec leurs races de chiens dans le but d'en créer de nouvelles encore plus résistantes afin de dynamiser le gibier ?        

Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête

Extrait des lettres des chasseurs dont certaines sont conservées aux A-D de l'Hérault . Il confirme le contenu de notre article ci-dessus et le fait que la Bête tirée au Bois Noir ressemblait bien en tous points à la Bête officielle du Gévaudan . Ce courrier parle du poil à la couleur du veau mais ne précise pas , contrairement à une autre archive , qu'il était court . En conclusion , il est clairement mentionné une exacte ressemblance avec la Bête recherchée depuis le début (donc au pelage roux ) et que le comte de Hugues-François de Tournon s'y laissa prendre comme nous l'avons dit , puisqu’il rentra chez lui en Vivarais avec une patte de la Bête en trophée , s'annonçant comme l'un des victorieux chasseurs de la Bête du Gévaudan . L’enthousiasme fut de courte durée .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Texte issu d'une archive des A-D de la Haute-Loire qui confirme une fois de plus nos propos et qui parle bien du poil court de cette jumelle de la Bête , mortellement touchée au Bois Noir par le garde-chasse Rainchard , le jeudi 29 août 1765 .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Extrait d'archives qui donne la description conforme de la Bête, et signale bien son indiscutable ''rousseur'' . On ne comprendra toujours pas comment ni pourquoi devant cette montagne de preuves , certains auteurs de la Bête ont essayé de nous faire croire que l'animal tiré au Bois Noir n'était qu'un gros loup noir , si ce n'est pour se voir garantis d'un ridicule assuré . Même sans toutes ces preuves , par un  simple raisonnement selon ce que nous en disent les archives , comment François Antoine et ses hommes , tous louvetiers expérimentés avec des années de pratique , auraient pu être étonnés à la vue de la peau d'un simple loup noir alors qu'habitant le nord de la France , ils en avaient déjà côtoyé régulièrement ? Ce qui manque avant tout à ces auteurs qui tentent de cacher certaines vérités qui dérangent leur théorie du ''tout loup'', c'est la formelle connaissance de l'univers cynégétique de haut rang  , mais aussi tout naturellement , la lucidité ...

Equipage de chasse de François Antoine en Gévaudan .

Equipage de chasse de François Antoine en Gévaudan .

La Chasse du Bois Noir et ses conséquences , un tournant capital dans l'affaire de la Bête du Gévaudan .

Si les archives de l'époque nous détaillent , avec parfois quelques nuances , cet étrange épisode de la chasse de cette mystérieuse bête au Bois Noir , dont l'évocation se trouve d'ailleurs fréquemment  absente des livres des auteurs de l'affaire pour des raisons que l'on devine aisément , il est un rapport , celui du sieur Magné de Marolles , ainsi que les lettres du comte de Tournon , qui nous livrent une bien autre tournure des faits et des évènements qui en découlèrent par la suite . En résumé , le sieur Magné de Maroles , qui a publié le meilleur document jamais édité sur l'affaire de la Bête (consultable à la BNF-Paris et sur le site Gallica), nous laisse entendre que suite à cette péripétie du Bois Noir et cette rocambolesque aventure destinée à récupérer les morceaux éparpillés de cette bête afin de définir ce à quoi elle ressemblait véritablement , les gardes-chasses de François Antoine entrèrent en rébellion , en complot écrit mot pour mot Magné de Marolles . Il nous permet de comprendre , selon le sens de ses  propos , que les gardes-chasses en avait dès cet instant ''plein les bottes'' du pays de Gévaudan et demandaient des appointements supplémentaires pour continuer leur action en ces lieux  . En ce temps , le service des chasses était rémunéré par la caisse de la Vénerie détenu par le Grand Veneur , le Duc de Penthièvre (son fils , le prince de Lamballe,  n'en avait que le titre de façade ), tandis que le personnel des capitaineries (dont les gardes-chasses) étaient payés par la caisse du Trésor Royal allouée aux Menus Plaisirs du Roy ou par celle des leurs princes et seigneurs . En Gévaudan ,  les gardes-chasses touchaient leur solde comme s'ils étaient en service au sein de leur capitainerie . Ce n'est en aucun cas le Ministre de Finances ,  Clément-Charles-François de l'Averdy , qui subvenait à leur payement comme on peut parfois le lire dans les ouvrages les plus niais consacrés à la Bête . Le Ministre des Finances octroyait juste les compléments d'argent sollicités et les primes , situés en dehors de la rémunération traditionnelle . Visiblement , après la chasse du Bois Noir , la donne avait soudain changée . De Marolles esquisse dans son analyse que les gardes-chasses s'étaient  empressés de reconnaître la Bête du Gévaudan dans cette bête du Bois Noir car ils souhaitaient maintenant regagner au plus vite leur domicile en Île-de-France . Quel avait bien pu être le facteur déclenchant de cette grande et soudaine lassitude dans leur service ? Magné de Marolles , qui n'était pas dupe et également un sérieux expert en matière cynégétique , précisait qu'il y avait bien autre chose là dessous . Vous pouvez le découvrir ci-dessous , selon le sens des termes de l'époque , sur cet extrait issu de son précis historique . Les ultra sceptiques qui ont essayé en vain de nous faire prendre la bête rousse tirée par Rainchard pour un simple loup noir , ne pourrons pas cette fois dire qu'il n'existe pas de preuves !

Extrait du précis historique sur la Bête du Gévaudan par Magné de Marolles .

Extrait du précis historique sur la Bête du Gévaudan par Magné de Marolles .

Il paraissait maintenant évident aux yeux de François Antoine , de son fils cadet de Beauterne , du valet de chiens , du valet de limiers de la louveterie et des gardes-chasses , tant du roi que des capitaineries des princes du sang , que la bête tuée au Bois Noir était bien la Bête officielle du Gévaudan qu'ils chassaient maintenant depuis leur venue en pays de Gévaudan en ce mois de juin 1765 ,  et que tout le monde ne jouait pas le jeu dans ce pays qui avait pourtant à maintes reprises appelé à son secours l'autorité pour le débarrasser de sa meurtrière Bête . La nature de la bête retrouvée , l'imbroglio de l'éparpillement de ses parties et encore d'autres points obscurs , avaient fait basculer le point de vue de François Antoine et de ses hommes dans un tout autre optique dès ce mois d'août 1765 . C'est en gros ce que nous incite à comprendre le sieur Magné de Marolles . En prenant quelques raccourcis , ils se rendaient à présent compte qu'on avait eu besoin de leur aide , que l'autorité locale jouait le jeu et les secondait de son mieux , mais que ce n'était pas vraiment le cas pour une partie de la population que François Antoine qualifiait de mauvaise gens , de mauvaises personnes . Quelque part , ils devaient à l'instant ressentir la désagréable sensation d'avoir été manipulés , qu'on les avait fait venir en pays gabalais tel un prompt et incontournable secours , mais qu'en fait ils s'étaient fait prendre dans un nasse , un piège , et on les y avait attiré uniquement pour cette raison mais pas pour les aider à accomplir leur mission . Il se rendaient également à l'évidence que derrière leur échec à éradiquer cette bête , leur incapacité rejaillissait directement sur la personne du roi , et qu'il fallait à présent et dans l'urgence tout faire pour s'extraire de ce guêpier intelligemment manigancé . Là encore , comme dans toute bonne enquête , il suffisait de comprendre à qui profitait le crime et l'échec , pour presque tout saisir de la face cachée de cette affaire . Nous avons eu là chance de découvrir LA VERITE au moyen de certaines archives familiales également connues d'autres bestieux) et qui n'est pas finalement si éloignée de certaines fictions réalisées sur l'histoire de la Bête  . C'est pour cela que nous pouvons à présent rassembler encore bien davantage les pièces du puzzle et découvrir avec certitude le chemin choisi par François Antoine et ses hommes après le virage de la chasse du Bois Noir , pour s'extirper du bourbier gabalais . Mais , comme nous l'avons déjà indiqué , nous ne serons pas les fossoyeurs de l'affaire de la Bête du Gévaudan . Attention , toutefois , à ceux qui nous insultent car nous pourrions changer d'avis et leur faire porter la lourde responsabilité de la mort de cette affaire de la Bête et de tout ce qui gravite autour d'elle , et ils pourraient dès lors avoir à supporter une très grande haine générale de la part de ces personnes , de ces officiels qui souhaitent que le mystère demeure . Que ces abrutis réfléchissent bien aux conséquences de leurs actes avant d'agir car ils n'auront pas de seconde chance !  Nous avons déjà plus que largement supporté les insultes et les menaces de ces simplets , de ces imbéciles à qui il n'est pas nécessaire de mettre des sécurités enfants sur les portières de leur boîte crânienne , car rien n'en tombera jamais d'autre ... que du vide ! Ils sont à présent informés de ce qui pourrait leur arriver au moindre pas de travers ... et ceux qui connaissent les tréfonds de cette affaire se font déjà une idée concrète des fatals éléments dont nous disposons pour mettre un terme définitif à l'histoire de la Bête du Gévaudan . Certains en ont déjà eu un aperçu ! Qu'on ne nous tente pas de trop ! . . .

Le dimanche 8 septembre suivant , la doublure de la Bête perpétue la mortelle oeuvre de sa précédente consoeur en égorgeant la jeune Marie-Jeanne Barlier de Paulhac . François Antoine est réveillé en pleine nuit au château du Besset et se rend sur place avec le Syndic Etienne Lafont et ses gardes-chasses qui , avec l'aide de leurs limiers , vont fouiller le bois pour retrouver à l'aube le corps entièrement nu de Marie-Jeanne dévoré en plusieurs endroits . Marie-Jeanne Valet avait percé le poitrail de la Bête au moyen de sa baïonnette , mais la bête avait ici percé de sa dent la gorge de Marie-Jeanne Barlier . Tous furent grandement étonnés que la Bête ait été en mesure de trainer aussi loin dans le bois le corps d'une fille de 12 ans et qu'elle ne l'ai pas davantage dévoré car elle avait disposé de la première partie de la nuit pour cela . Le précis rapport d'une lettre datée du mardi 24 septembre jette encore plus le trouble en précisant que l'une des cuisses de la jeune fille avait été amputée aussi nettement que l'aurait fait le plus adroit des chirurgiens (?). La Bête disposait sans doute de scalpels à la place des dents ?  Le mercredi 11 septembre , toujours à proximité du secteur de Paulhac , la Bête attaque un convoi de muletiers en provenance de Saint-Flour . L'un des hommes , un certain Jean Gouny , la voyant couchée sur la bruyère avait fait le choix de la tirer au fusil à une distance de 12 pas , mais le coup de feu n'eut d'autre effet sur elle que de la mettre en furie et de la faire charger son agresseur , qui fut sauvé in-extremis par le secours de son frère et de son collègue muletier . Comme l'a expliqué et démontré en détail le spécialiste du tir à poudre noire qu'est Monsieur Alain Parbeau , les fusils des locaux , des gens du crû , étaient alors le plus souvent chargés de petits plombs , de postes à loups , qui ne blessaient que superficiellement l'animal . Bien qu'ici on a toutefois l'impression en lisant le récit des faits que les plombs avaient eu sur la bête autant d'effet qu'une mouche se posant sur son pelage . Alors bien sûr certaines personnes diront que cela était tout à fait normal vu qu'elle était protégée d'une cuirasse en peau garnie d'une crinière noire . On sait effectivement que les jaques existaient bien à l'époque pour les chiens de chasse et de combat , parfois même renforcées de plaques métalliques mobiles comme des cottes d'armes ou de maille . Le vendredi 13 septembre le massacre continue par le meurtre de la jeune Denty de Pépinet , de la paroisse de Ventuejols , aussi âgée de 12 ou 13 ans .  Là encore la jambe est emportée avec sa cuisse qui est dite coupée (pas déchirée ni rongée ou arrachée) à l'emboiture de la hanche . Il fallait que cela cesse !!! ...  Pendant ce temps , les Chastel étaient considérés comme toujours privés du soleil de l'été au fond de leur cellule voutée , à Saugues .

Fusil de chasse et postes à loups .

Fusil de chasse et postes à loups .

La Chasse du Bois de Pommier , domaine de l'Abbaye Royale de Saint-Marie des Chazes . 

C'est à cet instant précis que nous quittons la version de la grande Histoire pour entrer dans celui de la petite histoire édulcorée qui ne trompe plus aujourd'hui que les petits naïfs et se voit encore soutenue par des personnes d'une très grande mauvaise foi .

 

On nous laisse donc entendre que le mercredi 18 septembre 1765 , jour de jeune des Quatre-Temps , le porte-arquebuse François Antoine fut informé que les loups ne respectaient pas la liturgie et festoyaient grandement en faisaient bonne chair dans les bois de l'Abbaye Royale des Chazes en Auvergne . Il n'était pas dès lors question de la Bête qui aurait dû quitter son champ d'attaque , parcourir près de 15 kilomètres et traverser la rivière Allier pour atteindre cette position , mais de loups . Mais sans doute nous dira t-on qu'elle y avait un rendez-vous urgent avec la faucheuse (?), et que comme François Antoine était censé pour la formule officielle ne chasser qu'un loup , la conversion fut comme qui dirait assez simple et rapide : la bête était égale à un loup . La petite histoire nous précise aussi que le sieur Antoine aurait eut vent d'une attaque survenue au bois de Pommier le mardi 17 septembre . Les archives n'ont cependant jusqu'à ce jour dévoilé aucun document relatif à ce tragique évènement . De ce fait , il décida d'envoyer en Auvergne , aux bois des Dames de l'Abbaye Royale des Chazes , les gardes-chasses Pelissier (capitainerie du Roi ) et Lacour (capitainerie du Duc d'Orléans) renforcés par le valet Lafeuille (Louveterie de l'équipage du Roi) faire le bois avec trois chiens limiers à la recherche des ces loups dévorants . Le jeudi 19 septembre , jour de la Saint Janvier ,  ces trois veneurs firent suivre leur rapport au Chevalier Antoine par le garde-chasse Bonnet ( Maison de Penthièvre) , lui annonçant qu'ils avaient bien levé la trace d'un gros loup , d'une louve et de leurs louveteaux . L'équipage tout entier se mit aussitôt en ordre de marche à partir du château du Besset pour gagner le secteur de l'Abbaye des Chazes , distante d'environ un bonne vingtaine de kilomètres par la route . Il n'arrivèrent sur place qu'en cours de journée , car le franchissement de l'Allier par le bac avait pris un certain temps . Il ne leur restait plus qu'à se préparer pour le lendemain aux aurores et solliciter également le concours de quarante chasseurs de Langeac pour ce royal épilogue cynégétique . Avec le lundi et le jeudi , le  vendredi figurait l'un des jours de chasse par excellence , car il arrivait fréquemment que le samedi soit un jour de relâche , de repos , afin de préparer les équipages , les hommes , les chiens et les chevaux pour qu'ils soient de la meilleure constitution pour le jour du seigneur , autrement dit le dimanche qui connaissait souvent après la grande messe , moult laisser courre .  En Île-de-France , on constatait que les équipages qui chassaient le samedi étaient le plus souvent emmenés par les hommes , pas par les maîtres qui se préservaient très souvent pour le dimanche . La moyenne était de trois jours de chasse par semaine pour les formations cynégétiques de l'époque . Les battues au loups , huées ou trictraques , étaient aussi majoritairement organisées le dimanche et les jours fériés , afin de ne pas impacter sur le travail des champs en sollicitant le concours des paysans un jour ouvrable . Dans le cas de l'affaire de la Bête du Gévaudan , si on se réfère au calendrier royal , on constate que ce protocole est pareillement assez respecté car un certain nombre de battues ou de chasses ont aussi eu lieu un vendredi . Les rares chasses pratiquées le samedi n'étaient bien souvent que le prolongement d'une traque commencée la veille ou plusieurs jours auparavant . le 20 septembre 1765 , jour de la fête de l'ancien patron de la Chasse , Saint-Eustache avant St- Hubert , était donc un jour béni par avance pour le triomphe de cette entreprise . Et , par la plus favorable des circonstances , le lundi 16 septembre , François Antoine avait enfin reçu le renfort de chiens demandé par courrier depuis le lundi 29 juillet précédent , et qui n'avait finalement été autorisé par le pouvoir royal que le mercredi 21 août . C'est du moins ce dont nous informent les archives officielles .

Rien que pour l'équipage royal , François Antoine disposait à présent de dix-sept chiens , ce qui représentait un potentiel canidé plutôt important pour une chasse sur un secteur comme celui du bois de Pommier .

Effectif canin du porte-arquebuse François Antoine en Gévaudan .

Effectif canin du porte-arquebuse François Antoine en Gévaudan .

De haut en bas :

Première section canine de la Louveterie Royale arrivée en Gévaudan en juin 1765 avec l'équipage , et qui était composée de quatre limiers créancés pour le loup et d'une forte levrette . Cette dernière était un peu trop faible pour chasser la Bête selon François Antoine . L'un des limiers était resté malade pendant le voyage . Il était prévu de coupler l'ensemble avec une laisse dépareillée de quatre dogues ajoutés par le Gévaudan . Un effectif certainement bien trop réduit pour chasser un animal comme la Bête . Il était tout juste bon à la débusquer , et encore . Les triangles figurés à droite et à gauche son les marques officielles de la Maison du Roi qui étaient faites patiemment aux ciseaux sur le pelage du flanc droit de chaque chien .

Renfort canin arrivé le lundi 16 septembre 1765 .

A la première ligne nous découvrons un limier et trois bons chiens courants pour le loup fournis par la maison de Penthièvre selon le choix du sieur du Cambar , capitaine des chasses de la Vénerie de Monseigneur le Duc de Penthièvre et du domaine du Duché-Pairie de Rambouillet . A gauche et à droite , marques pour les chiens de la maison de Penthièvre .

A la seconde ligne se dévoilent un limier , la lice Dorade qui servait au garde-chasse Maréchaux dans sa capitainerie , et deux chiens aboyeurs ,  tous trois fournis par la capitainerie royale de Fontainebleau avec l'accord du capitaine des chasses , M. le marquis de Montmorin . 

Au dessous se trouve le complément de chiens fournis par la louveterie du roi et constitué de mâtin , de limier , de chien courant et de lévrier . Total de l'effectif de renfort en tout et pour tout : 12 chiens . Dans une lettre datée du 5 octobre , François Antoine précisait qu'il n'y avait que cinq ou six chiens de la louveterie qui se montraient efficaces sur la terrain . A gauche et à droite , marques des chiens du roi

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Le petit théâtre cynégétique nous dit à présent que François Antoine s'était posté dès le début de cette chasse au niveau d'un passage dans les bois de l'Abbaye des Chazes , et qu'il vit soudain venir vers lui , sur sa gauche , le grand loup débusqué en amont par les rabatteurs . L'animal marqua un temps d'arrêt à cinquante pas et regarda dans sa direction . Cela ne peut que nous rappeler bien étrangement la scène de la mort de la bête tuée par Jean Chastel à la Sogne d'Auvers en 1767 .  François Antoine mit alors le loup en joue et lui décocha un tir de son long fusil de porte-arquebuse , qualifié par erreur de canardière , et chargé selon lui de cinq doses de poudre , de trente-cinq postes à loups et d'une balle du calibre appropriée à l'arme (autour de 22mm) . L'impact pénétrant arracha l'oeil du loup qui chuta à terre , mais il eut toutefois la force de se relever et de charger le porte-arquebuse qui n'avait forcement pas le eu temps nécessaire pour  recharger son long fusil , et ne possédait que son couteau pour se défendre contre la furie de l'animal (nous avons eu le privilège de découvrir les modèles exacts des couteaux de chasse de François Antoine , grâce à la générosité de son descendant , M. G. de V. ). Quasiment désarmé , le lieutenant Antoine appela à l'aide son neveu , le garde-chasse Rainchard , qui servait la Maison d'Orléans à l'instar d'autres membres de la famille Antoine , et ce dernier de sa carabine porta un coup perçant sur l'arrière train du gros loup qui s'enfuit sur vingt-cinq pas hors du bois , avant de s'écrouler raide mort .

La Bête était morte et la mission dans le panier !

La nouvelle se répandit très vite . La dépouille du grand loup fut transférée dès le lendemain (le 21 septembre) au château du Besset pour y être autopsiée par le sieur Boulanger , chirurgien de la ville de Saugues . Antoine fit venir sur place les victimes survivantes des attaques de la Bête , telles les soeurs Valet , qu'il fallu un peu encourager pour qu'elles parviennent à y reconnaitre formellement la bête qui les avait attaquées ce dimanche d'août , cette bête qui avait la faculté de mettre sa patte avant sur la blessure de son poitrail (?). L'identification réglée , il fut décidé d'envoyer le corps de l'animal en chaise de poste chez l'intendant d'Auvergne , Monseigneur Simon-Charles-Sebastien-Bernard de Ballainvilliers . Le fils cadet du porte-arquebuse , Robert-François-Marc Antoine (de Beauterne) et Lacoste , le garde-général des chasses de la  capitainerie de Saint-Germain-En-Laye , furent désignés pour accompagner le trophée à Clermont-Ferrand où il devait être à nouveau autopsié par le chirurgien Jaladon du régiment des Recrues de Riom , où servait aussi le capitaine de Boissieu de la famille du Subdélégué de Langeac (Boissieu de Servières & du Bois Noir) . Jean-François Vaumesle d'Enneval qui chassa la Bête en Gévaudan avec son père , était aussi capitaine dans ce régiment de Recrues , mais dans celui qui était stationné à Alençon .

La nouvelle était parvenue jusqu'à Versailles !  Le Chevalier François Antoine , porte-arquebuse du roi avait vaincu la Bête du Gévaudan !

Le Quartier Saint-Louis à Versailles , sa cathédrale du même nom et la maison de François Antoine . Sur cette ancienne vue de la cité , nous apercevons le domicile de François Antoine , porte-arquebuse de Louis XV , située en façade sur la rue Saint-Honoré à deux pas de l'église Saint-Louis qui deviendra par la suite cathédrale . Pour des raisons de discrétion , nous ne communiquons pas ici le numéro de l'immeuble actuel , ni celui de son ancienne numérotation . Nous avons bien entendu connaissance de ces deux identifications ainsi que de l'historique complet de la maison . Sur le plan de Delagrives , remontant au XVIIIe siècle , nous distinguons très bien l'imposante habitation ainsi que le jardin et sa volière .   C'est en ce lieu que se trouvait Elisabeth Songy , seconde épouse de François Antoine , ainsi que sa fille Elisabeth-Marie-Françoise , lorsqu'elles apprirent la nouvelle de la victoire de leur époux et père sur la Bête des Chazes en Auvergne . Du Château jusque dans les rues , des clameurs de joie montaient alors à Versailles à l'annonce de la délivrance , par le porte-arquebuse du roi , du poids que faisait peser la Bête du Gévaudan sur les épaules du pouvoir royal . Dans les jours qui suivirent cette victoire tant attendue en haut-lieu , cette maison de la rue Saint-Honoré ne désemplissait pas des visites ininterrompues des membres de la noblesse de Versailles venant féliciter la famille Antoine pour le royal miracle que venait d'accomplir en Gévaudan le Chevalier François Antoine , brillant porte-arquebuse de Sa Majesté Louis XV .

Le Quartier Saint-Louis à Versailles , sa cathédrale du même nom et la maison de François Antoine . Sur cette ancienne vue de la cité , nous apercevons le domicile de François Antoine , porte-arquebuse de Louis XV , située en façade sur la rue Saint-Honoré à deux pas de l'église Saint-Louis qui deviendra par la suite cathédrale . Pour des raisons de discrétion , nous ne communiquons pas ici le numéro de l'immeuble actuel , ni celui de son ancienne numérotation . Nous avons bien entendu connaissance de ces deux identifications ainsi que de l'historique complet de la maison . Sur le plan de Delagrives , remontant au XVIIIe siècle , nous distinguons très bien l'imposante habitation ainsi que le jardin et sa volière . C'est en ce lieu que se trouvait Elisabeth Songy , seconde épouse de François Antoine , ainsi que sa fille Elisabeth-Marie-Françoise , lorsqu'elles apprirent la nouvelle de la victoire de leur époux et père sur la Bête des Chazes en Auvergne . Du Château jusque dans les rues , des clameurs de joie montaient alors à Versailles à l'annonce de la délivrance , par le porte-arquebuse du roi , du poids que faisait peser la Bête du Gévaudan sur les épaules du pouvoir royal . Dans les jours qui suivirent cette victoire tant attendue en haut-lieu , cette maison de la rue Saint-Honoré ne désemplissait pas des visites ininterrompues des membres de la noblesse de Versailles venant féliciter la famille Antoine pour le royal miracle que venait d'accomplir en Gévaudan le Chevalier François Antoine , brillant porte-arquebuse de Sa Majesté Louis XV .

De sa maison de la rue St Honoré , François Antoine rayonnait facilement dans la ville de Versailles en direction des chenils , des bâtiments de la vénerie du roi , et jusqu'au Château qu'il atteignait en passant probablement par le Potager du Roy (entrée par l'extrémité de la rue d'Anjou) . Nous devinons assez facilement l'aisance que pouvait procurer le logement dans une telle bâtisse au XVIIIe siècle . De nos jours , bien que séparée en deux parties , nous distinguons encore la façade originelle de cette belle maison avec , sur sa gauche , le porche qui a conservé sa belle voûte de pierre . Ce passage devait permettre à François Antoine d'acheminer différents effets liés à sa fonction cynégétique , comme celui du passage d'une benne par exemple . Il avait aussi aménagé une volière - pour des faisans de Chine - sur l'avant du jardin et planté quelques orangers dans la seconde partie de l'espace vert . Le passage extérieur à la maison était alors bien utile pour évacuer les différents déchets générés par les volatiles et l'entretient du jardin . Nous voyons d'ailleurs très bien l'ensemble de ces détails sur le plan d'époque du sieur Delagrives .

 

A l'intérieur du domicile , Antoine avait décoré les murs de tentures de toiles qui représentaient des paysages ainsi que de divers tableaux - dont celui de Jean-Baptiste Oudry relatant sa chasse au grand loup de Versailles , d'estampes , de glaces à trumeaux et de différents trophées de chasse . A la lecture des lettres de sa seconde épouse , Elisabeth Songy , nous imaginons facilement l'espace vital don pouvait disposer cette maison à l'époque où François Antoine terrassa la Bête des Chazes , que l'on prit un temps pour celle du Gévaudan . Résidence qui , selon elle , ne désemplissait pas de visiteurs admiratifs , du matin au soir , lorsque son mari délivra le pouvoir royal du poids de l'épuisante contrainte que faisait porter sur ses épaules l'ombre de la redoutable Bête du Gévaudan . Nous imaginons alors facilement l'ambiance qui régnait au sein de ce quartier : Il faisait beau à Versailles en cette fin du mois de septembre 1765 , la clameur de la délivrance courrait les rues , de la ville au château , les fenêtres de la maison d'Antoine étaient ouvertes sur cette belle place ombragée , bordée à l'Ouest par la magnificence des murs de l'église   Saint-Louis et , que se soit à proximité de ce qui deviendra la percée Saint-Honoré ou à quelques pas de la maison dans le prolongement de la rue , on percevait sans difficulté les clameurs et autres expansions de joie qui s'échappaient de la Maison des Antoine . Ce fut une glorieuse journée pour Versailles et ses habitants .  Nous savons que François Antoine passait également beaucoup de temps à Saint-Germain où il était sous-lieutenant des chasses en titre à la Capitainerie , tout comme aux chasses à tirs du roi et à ses préparations ainsi qu'au service des différents équipages de la Vénerie Royale . C'est cette dernière pratique , effectuée jusqu'à l'excès , qui eut le plus d'effets dévastateurs sur sa santé . Comme la plupart des veneurs du temps , Antoine souffrait de terribles rhumatismes . La ville de Dax , dans les Landes , à la devise très explicite "Regia Semper" (Toujours Royale), offrait les meilleurs soins aux veneurs du roi . François Antoine s'y rendit en cure en mai 1761 , ce qui lui permit de recouvrir quelque énergie supplémentaire pour affronter la future et délicate mission que Louis XV allait lui confier, quatre ans plus tard , et qu'il accomplirait en Gévaudan . 

 

Mais à l'approche du mois d'octobre 1765 , il était toujours sur le secteur des bois de l'Abbaye des Chasses en Auvergne , où il tentait avec l'aide de ses gardes-chasses d'éradiquer la louve et les louveteaux du gros canis lupus qu'il venait de tuer le 20 septembre précédent .  Quant à son fils Robert-François-Marc Antoine , il était déjà en route depuis Clermont avec Lacoste et le grand loup naturalisé , et n'allait pas tarder à parvenir à la Cour , qui était encore à Versailles à cette époque en raison de la maladie du Dauphin qui s'était déclarée à Compiègne , ce qui avait fait prendre du retard sur le protocole des déplacements au sein des résidences royales , réglé par le calendrier des chasses du roi .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Le document officiel des procès-verbaux des Etats du Gévaudan qui confirme que le porte-arquebuse du roi , le Chevalier François Antoine , a bien tué la bête des Chazes le 20 septembre 1765 , jour de la Saint-Eustache - ancien patron des Chasseurs avant Hubert - et non le 21 ou le 19 comme tentent de chercher à le faire croire quelques personnes incompétentes . Face à des correspondances éparpillées , seul compte le document officiel d'état , sinon nous pourrions sans cesse remettre en question toute les dates de l'Histoire de notre pays ! ...

Le 1er Octobre 1765 , Robert-François-Marc Antoine (de Beauterne) arrivait à Versailles avec le grand loup naturalisé .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

A peine parvenus à Versailles , Robert-François-Marc Antoine , dit ''de Beauterne'', et le garde-général Lacoste , apportèrent la bête des Chazes empaillée chez le comte de Saint-Florentin qui souhaita la voir avant tout le monde . Il est est vrai qu'avec Etienne-François de Choiseul , il était le principal ministre du roi à s'être impliqué à ce point dans l'affaire de la Bête du Gévaudan . En 1756 , Louis Phélypaux de Saint-Florentin cumulait déjà les titres et rangs de ministre et secrétaire d'état , de chancelier de la Reine , de commandeur secrétaire des ordres de Saint-Michel et du Saint-Esprit (officier de plume des ordres) , puis commandeur , chancelier , garde des sceaux et surintendant des finances des dits ordres . En 1757,  il fut chargé du département de Paris et le 12 février élu par l'Académie Royale des belles lettres à la place d'académicien honoraire . Enfin ,  le 26 février , il est nommé par Louis XV pour régir et administrer les Ordres de Notre-Dame du Mont-Carmel et de Saint-Lazare en attendant la majorité du Duc de Berry , commis par le roi Grand Maître de ces ordres royaux . Cela nous donne une idée précise du rang exact du personnage chez qui le fils de François Antoine allait conduire la bête des Chazes . Bien que toujours convalescent et encore souffrant ,  Saint-Florentin voulait probablement voir si ce grand loup naturalisé pouvait facilement endosser le costume de la véritable Bête du Gévaudan aux yeux de tous . Le 7 septembre précédent , alors en chasse à tir à Compiègne , le canon de son fusil de chasse éclata , lui arrachant la main gauche . Le 13 septembre , le moignon déchiqueté le faisant tellement souffrir et son état s'aggravant , les chirurgiens du roi prirent la décision de l'amputer jusqu'au poignet . Par la suite , le roi le prenant en pitié de le voir constamment sans main gauche (sic) , lui offrira une main en fer toute articulée . La célèbre main de fer du comte de Saint-Florentin qui inspira magnifiquement ce grand auteur que fut Jean-François Parrot . La Gazette de France de ce temps nous révèle , à la page 151 , tous les détail de ce dramatique accident . Tout cela pour dire que le comte de Saint-Florentin avait bien d'autre préoccupation que la Bête du Gévaudan dans l'instant , et pourtant il désira voir avant le roi ce grand loup qui allait servir de bouc émissaire et  permettre de boucler cette affaire passée du domaine cynégétique au domaine politique car l'honneur du roi y était engagé .

Le trophée fut ensuite conduit chez la Reine où toute la Cour et Louis XV purent le découvrir . Sa juste préparation en immonde créature permit de donner l'illusion , et au roi d'annoncer que la Bête du Gévaudan était officiellement morte .

Robert-François-Marc ANTOINE , fils cadet du porte-arquebuse du roi , présentant la Bête tuée par son père aux Chazes , à la Cour , chez la Reine Marie Leszczynska .

Robert-François-Marc ANTOINE , fils cadet du porte-arquebuse du roi , présentant la Bête tuée par son père aux Chazes , à la Cour , chez la Reine Marie Leszczynska .

Pendant ce temps , en Auvergne , François Antoine et les gardes-chasses qui étaient restés à ses côtés ,  voulaient aller jusqu'au bout de ce qu'ils avaient entrepris et traquer la louve et les louveteaux de cette bête des Chazes , afin de clôturer en beauté l'épisode de cette longue chasse . La Louve et les louveteaux étaient finalement débusqués et abattus . L'un de ces petits mortellement touché , alla finir sa vie dans le creux d'un ravin et n'en revint pas . Triste fin pour cette pauvre famille de canis lupus à qui l'autorité avait attribué le mauvais rôle de l'histoire .

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Le dimanche 3 novembre 1765 , après la messe donnée sous le signe de Saint-Hubert , patron des chasseurs devant Dieu , comme tous les ans à cette date précise , François Antoine et ses hommes avaient fait les préparatifs du départ , sellé les chevaux , sanglé solidement le harnachement des mules et les paniers des chiens  pour le grand départ . Le lundi 4 novembre 1765 , ils se trouvaient déjà sur la route qui allait les ramener en Île-de-France et à Versailles où relâcherait l'équipage de la louveterie et les chiens , tandis que les gardes-chasses regagneraient leurs capitaineries respectives . Le garde-chasse Lecomte serait déjà sur place à Versailles tandis que plusieurs autres n'avaient qu'une barrière à franchir pour regagner celle de Saint-Germain-En-Laye qui faisait un peu office de capitainerie de Versailles puisque cette dernière n'en avait plus en ce Siècle des Lumières . Chacun allait désormais retrouver ses foyers mais auparavant , François Antoine devait rencontrer le roi à Fontainebleau et y recevoir les honneurs de sa victoire . Comme tous les ans à cette époque , la Cour et le roi se trouvaient à Fontainebleau suivant le circuit des résidences royales imposé par un protocole lié aux chasses afin de satisfaire les plaisirs du plus grand roi veneur de notre histoire , qu'était Louis le quinzième du nom , et dont l'incapacité à vaincre une simple bête fut mise en exergue un instant au point de tenir tout de même la réputation de sa puissance .

Château de Fontainebleau .

Château de Fontainebleau .

Un célèbre auteur de l'affaire de la Bête n'avait pas compris que François Antoine ne se rendait pas à Fontainebleau du fait qu'il y habitait mais parce qu'il se rendait au château pour rencontrer le roi à son retour du Gévaudan afin de rendre compte de sa mission accomplie et d'y recevoir les hommages promis . Les Antoine étaient originaires de la région de Rethel dans les Ardennes ( au lieu-dit de Mazarin , la Lobe , près de l'abbaye de Signy) . Nous avons plus que largement expliqué en détail toute leur histoire sous l'Ancien Régime dans notre plaquette parue en 2005 et qui est présentée à la suite du livre de l'historienne de Versailles , Madame Yvonne Bézard (membre de la famille Antoine) publié en 1925 . Bien que François Antoine avait le gite et le couvert dans l'ensemble des résidences royales , comme entre autre au château de Saint-Hubert , il n'a jamais habité , à l'instar de sa famille , autre part qu'à Saint-Germain-En-Laye où il officiait en tant que sous-lieutenant en titre et inspecteur des forêts et des chasses à la capitainerie , et à Versailles où il servait le roi , tant aux chasses à tir qu'au sein de ses équipages de vénerie et de ses missions diplomatiques en France et à l'étranger (voir à ce sujet la page du Blog ''François Antoine chasseur de la Bête du Gévaudan'') .

Un jour peut-être (l'espoir fait vivre parait-il ?) ne verrons nous plus autant d'âneries dans les livres des auteurs consacrés à l'affaire de la Bête du Gévaudan , des âneries et des stupidités qui trouvent uniquement leur source au coeur de l'inculture des auteurs qui ne font aucun effort pour se documenter convenablement , alors que les sources existent par dizaines , et qui n'ont d'autres finalités que d'irriter de plus en plus de personnes chaque jour .

François Antoine victorieux de la Bête ! ...

François Antoine victorieux de la Bête ! ...

Voici à présent un  aperçu des déplacements de la Cour suivant l'obligation protocolaire des chasses et voyages du roi , que nous communiquent les incunables de la chasse mais qui sont ignorés par les auteurs de la Bête , ce qui les rend visiblement inaptes à aborder ces sujets au vu de toutes les erreurs qu'ils véhiculent dans leurs livres . Nous avons donné une approche des sources obligatoires qu'il faut étudier sur une longue période avant de maîtriser les indiscutables réalités de ces temps . Personne n'a depuis bien longtemps , plus l'excuse de ces ignorances .

L'année commençait au château de Saint-Germain-En-Laye (château vieux ou château-neuf) pour Louis XV , sa Cour et ses équipages , puis tout ce petit monde revenait à Versailles vers la fin du mois de février pour y demeurer jusqu'au milieu de mai , d'où l'on partait ensuite pour Rambouillet (château de Saint-Hubert) . A l'approche de l'été (fin juin) , après être repassé quelques jours à Versailles , le groupe royal se mettait à nouveau en route pour Compiègne (d'où les nombreuses correspondances échangées et reçues par François Antoine entre ce château et le Gévaudan - lettres du comte de Saint-Florentin entre autres ) où il séjournait jusqu'aux lisières de l'automne avant de repasser brièvement par Versailles et de repartir aussitôt pour Fontainebleau : c'est uniquement pour cette raison que François Antoine s'y rendit en novembre 1765 afin d'y rencontrer Louis XV et la Cour . A la mi-novembre , l'ensemble du groupe royal regagnait Versailles afin d'y clôturer l'année en cours . Puis , un nouveau cycle recommençait dès le mois de janvier à Saint-Germain . Le roi et sa Cour n'ont jamais été aussi inertes , statiques ,  que l'on à bien essayé de nous faire croire . Le curieux rapport d'archives dit "le Mouret" nous donne une idée des distances que parcourait le souverain , tant à cheval , qu'en carrosse . Pour l'année 1725 , on arrivait déjà à un total de 3.255 lieues parcourues . Et le chiffre exact (car certains de ses déplacements n'étaient pas quantifiés) est en réalité bien supérieur s'il faut en croire les propos de ses gentilshommes , gardes du corps et autres écuyers . Louis XV n'était pas rivé à Versailles car , entre ses chasses journalières , ses déplacements à l'armée et à la guerre ainsi que ses différents passages dans les autres résidences royales , les maisons et les châteaux de ses favorites , il ne lui restait plus beaucoup de temps pour y séjourner , et certainement pas à la façon de l'image du Monarque absolu régnant en son Unique Palais , que nous présente parfois le 7ème Art et certains auteurs incultes et antimonarchiques  : une vision totalement imaginaire qu'ils tentent également de nous faire admettre et enregistrer comme l'unique vérité ... Oui là aussi ... la vérité est ailleurs ! 

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Aussi loin que porte notre regard , nous sommes obligés d'admettre que le Chevalier François Antoine avait magistralement réglé cette affaire :  Il avait officiellement tué la Bête du Gévaudan le 20 septembre 1765 , jour de la fête de Saint-Eustache , ancien patron des chasseurs devant l'Eternel comme le prouvent les archives d'état et pas du papier torchon de scribouillards , et alors que personne ne parvenait à  vaincre ce monstre depuis l'été 1764 , et avait ensuite définitivement bouclé le dossier pour partir regagner ses pénates , le 3 novembre 1765 , jour de la fête du successeur Saint-Patron de la chasse en France , encore à ce jour honoré lors des messes de la Saint-Hubert .  Un véritable théâtre cynégétique où seul les plus sots et les plus incultes n'auront pas décrypté le message .

Mais c'est vrai que lorsque ces auteurs de l'affaire se réfèrent à la seule connaissance de l'ouvrage de Du Fouilloux pour tenter de comprendre la vénerie sous le règne de Louis XV , c'est à dire avec plusieurs siècles de retard sur l'évolution cynégétique , c'est un peu comme si l'étude de la Guerre des Gaules devait leur servir à approcher les subtilités de l'histoire de la Révolution !?  C'est à niveau là que se situe les montagnes d'erreurs que l'on trouve dans leurs ouvrages ainsi que toutes leurs affirmations et certitudes purement mensongères .

François Antoine reçut donc à Fontainebleau tous les honneurs du veneur victorieux et très probablement la prime allouée pour la mort de la bête officielle . 

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Son octroi de la Croix de Saint-Louis , voire celui de la Grand Croix (pas Grande Croix !!!) de cet ordre royal , sont là aussi purement imaginaires et dus à l'ignorance des auteurs au niveau des règlements et de l'historique de ces domaines précis , puisque François Antoine possédait déjà cette décoration depuis le 1er février 1755 , principalement obtenue pour son service à l'armée où il avait fini son temps comme capitaine au régiment de dragons de Beaucourt . Quant à la supposée obtention de la Grand Croix dans l'Ordre de Saint-Louis , elle ne s'obtenait pas sans être préalablement passé par le rang de Commandeur qui est lui-même au dessus du Chevalier . La chose est donc tout à fait claire . Cette affirmation des auteurs est une lourde erreur de plus . Les auteurs d'ouvrages ou de sites internet qui colportent la mention de ces récompenses mensongères sont à juger comme peu sérieux et à éviter .  On trouve aussi parfois que le fils de François Antoine , Jean-François seigneur de Frileuse , dont la marraine ne fut autre que la marquise de Pompadour , reçu le commandement d'un compagnie de cavalerie alors qu'il était déjà capitaine à la Garde Ordinaire des Chevau-Légers de sa Majesté . Nous avons eu la chance , grâce à la bienséance de son actuel descendant , de pouvoir visualiser ses magnifiques étriers dorés , ordonnés pour cette prestigieuse unité royale . Jean-François était pareillement porte-arquebuse du roi de seconde charge et avait tenu le service de son père auprès du roi durant sa mission cynégétique en Gévaudan .  

Sur approbation du roi Louis XV , le porte-arquebuse François Antoine , grand vainqueur de la Bête du Gévaudan le vendredi 20 septembre 1765 , fut autorisé dès 1766 , par brevet officiel délivré par Louis-Pierre d'Hozier , juge d'Armes de la Noblesse de France , a arborer dans ses armoiries un loup mourant couché sur terrasse (voir sur ce point le Grand Armorial de la Noblesse de France par d'Hozier et la publication de du Roure de Paulin concernant les armoiries de la famille Antoine ).

On notera tout en bas , le médaillon de l'Ordre de Saint-Michel où figure ce glorieux saint terrassant le dragon un peu de la manière dont Antoine avait thriomphé de la Bête .

On notera tout en bas , le médaillon de l'Ordre de Saint-Michel où figure ce glorieux saint terrassant le dragon un peu de la manière dont Antoine avait thriomphé de la Bête .

Quant à savoir si la prime fut bien touchée par François Antoine et partagée comme il l'avait promis , avec ses gardes-chasses , c'est une question que se posent certains auteurs de l'affaire de la Bête . Là encore , la réponse vient uniquement par l'intermédiaire de la culture de cet univers du monde cynégétique . Il est vrai que parlant d'aristocrates pour définir des gardes-chasses dont le rang était à peine plus haut que celui des paysans de l'époque , si ce n'est par la sécurité de l'emploi - mais tout de même à risque - et les quelques avantages  comme le bois de chauffage , ils ne sont pas prêt d'entrevoir quoi que ce soit sur les réalités de ce temps et ne font d'ailleurs aucun effort pour le faire . Ils ne savent visiblement pas qu'il existe - et a existé en tout temps - de très hauts spécialistes de ces questions en France , des personnes bien plus qualifiées et diplômées qu'ils ne le seront jamais dans des domaines dont ils n'ont même pas conscience de l'existence . Là encore , si on se réfère aux études du conservateur de Versailles , Vincent Maroteaux , au sujet du petit personnel des parcs , bois , pêches et chasses du domaine de Versailles , ainsi qu'aux travaux des colloques comme celui du séminaire de recherches de l'Ecole Administrative de Nancy (ENGREF) , ''Jalons pour une histoire des gardes forestiers'' , ayant eut lieu les 20  et 21 septembre 1984 , et dirigé par le Groupe d'Histoire de Forêts Françaises , le CNRS et l'INRA , on se rend compte que le garde Jacques-Paul Lecomte , de la porte de Saint-Cyr à Versailles , qui était le plus proche de François Antoine avec ceux de Saint-Germain et son neveu Rainchard , est mort en 1767 laissant à sa postérité seulement quelques ustensiles , du mobilier , de la vaisselle , quelque argenterie , du linge , un peu de bétail et de vin mais aucun argent liquide .  Vu son niveau de vie on se demandera où avait pu passer sa part de la prime !? La réponse à votre question messieurs les bestieux , vous l'avez là , sous vos yeux !  Non , François Antoine n'a pas partagé la prime avec ses gardes chasses (qu'en a t-il touché exactement ? ) , car Jacques-Paul Lecomte étant l'un de ses plus proches par son service à Versailles ,  n'aurait pas fini ses jours avec un si petit niveau de vie s'il avait touché le moindre sou de la prime promise pour la mort de la Bête . Ne vous posez plus cette question dans vos livres où alors allez constatez par vous même tout ceci aux Archives des Yvelines si vous en avez le courage ... ce qui nous étonnerait beaucoup ! 

Les Armes des Chasseurs de la Bête

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Alors , l'affaire des Chazes , une chasse planifiée ou pas ?

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Là encore , la réponse se trouve dans l'interrogation pour celui qui possède un minimum de connaissance concernant la vénerie royale sous Louis XV . Personnellement , nous n'avons jamais vu briller la moindre bribe de cette érudition , pas un seule fois , chez aucun auteur de l'affaire de la Bête puisqu'ils ignorent absolument tout de cet univers constitué de milliards de données qui leurs sont totalement étrangères . Mais cela ne les empêche pas de donner leurs avis sur le sujet puisqu'ils croient tout connaître de l'humanité tant ils sont vaniteux et orgueilleux et pourtant si vides d'instruction dans bien des domaines . Ils croient posséder suffisamment de tissu pour faire de beaux pantalons alors qu'ils n'ont même pas de quoi confectionner la moitié d'une culotte courte !

Toutes les chasses de la vénerie royale étaient planifiées Messieurs , puisqu'elles nécessitaient une préparation adéquate . Après , l'animal , qui s'en sortait quelquefois , imposait aussi la tournure des évènement au coeur de la chasse .

La vénerie royale de Louis XV connut au moins trois grandes modifications au cours de son existence , dont sans doute la plus conséquente avec la suppression définitive des relais dans sa troisième partie . Les rituels du sacré , tel celui de l'escortoir , étaient conservés , mais c'était à peu près tout ce que cette vénerie des Lumières avait en commun avec celles des siècles précédents , car là comme dans bien d'autres domaines , l'évolution était constante . 

Les tournants de l'affaire .

Nous avons vu selon les précisions du rapport Magné de Marolles et les archives du comte de Tournon-Meyres , que la chasse du Bois Noir fut l'un des principaux virages de l'affaire de la Bête . Dès la reconstitution de cette curieuse bête rousse à poils courts, à large poitrail et à pattes rondes comme ceux des mâtins de la vénerie (voir sur ce point le rapport du comte de Tournon-Meyres), les gardes-chasses de François Antoine entrèrent en contestation , en rébellion car ils ne voulaient plus continuer dans de telles conditions et demandaient , toujours selon de Marolles , des émoluments supplémentaires car les risques n'étaient plus les mêmes : il était évident qu'ils étaient certains d'avoir tué à cet instant la véritable bête du Gévaudan. Alors qu'ils n'étaient pas encore informés qu'une autre bête allait prendre assez vite le relais des attaques , ils étaient déjà découragés ! Pourquoi ? Avaient-ils trouvé curieux le comportement des paysans de Védrines-Saint-Loup ? Il est vrai que le rapport parlait de perquisitions sur ces lieux pour récupérer les autres morceaux de la Bête du Bois Noir . N'étaient-ils pas venus secourir ces mêmes paysans et leurs familles contre les méfaits de leur Bête ? Certains d'entre eux semblaient avoir un bien étrange comportement en tous cas et ne fonctionnaient pas dans le sens logique de leur intérêt . Nul doute que si ce corps mutilé avait été celui d'un humain , tout ce petit monde du crû aurait fini en garde à vue à la gendarmerie . Car un criminel qui cherche à dissimuler l'identité d'un cadavre ne s'y prend pas autrement qu'en éparpillant ses restes . Etait-ce la cause qui avait  conduit les gardes-chasses vers la rébellion ou quelque chose d'étrange qu'ils auraient vu sur le corps de cette bête une fois reconstitué ? Ces pattes de chiens mâtins?  Ou alors un ensemble d'éléments troublants , dont les étranges blessures sur les corps des victimes qui avaient fini par leur faire douter puis comprendre que cette affaire sentait le gaz comme on dit ?  Le fait est que les archives ont parlées , que ces personnes étaient des experts dans la chasse aux loups , et que se rebeller contre leur commandant François Antoine , était une chose très grave vu qu'il était dépositaire de l'autorité du roi . Il fallait donc que le jeu en vaille la chandelle . Il y eut de ce fait au cours de la finalité de cette chasse du Bois Noir , un inquiétant élément qui changea la donne au niveau de l'état d'esprit de l'équipage de François Antoine . Ce sont les archives qui confirment cette réalité et Magné de Marolles emploie même le mot complot pour cette rébellion des garde-chasses. Que faire dès lors quand on se rend comte que les dés sont pipés ? Les gardes-chasses étaient venus pour une mission cynégétique en Gévaudan , pas pour faire parler leur bandoulières au cours d'une mission de police . La bandoulière du garde-chasse était vue comme un deuxième homme sur l'épaule du garde par les populations , celui qui appliquait sans modération la loi royale . Parfois le garde qui était du même monde que les villageois , aussi paysan , n'était pas détesté mais c'était sa bandoulière représentative du pouvoir répressif qui était haïe . Nous avons connaissance de plusieurs rapports des sentences des Tables de Marbre où s'était la bandoulière qui était insultée , crachée , éclaboussée et même piétinée en étant couverte de jurons . Il faut avouer que cela relève de scènes cocasses mais pourtant si habituelles dans le service des gardes-chasses et des gardes forestiers à travers les siècles . Il n'y a que les auteurs de la Bête à voir ces gardes-chasses endimanchés et aristocrates fréquentant sans doute la galerie des glaces à Versailles alors que beaucoup d'entre eux vivaient dans la crasse de minables masures aux portes des parcs , tels les gardes surnuméraires et les journaliers parmi les lapins et les pigeons . Comment en 2019 , avec tous les moyens d'information dont on dispose, peut-on encore être aussi ignorant que ces auteurs bestieux ? C'est affligeant ! Quand on a un si faible niveau au sujet des réalités de la vie au XVIIIe siècle , on n'écrit pas de livres , ou alors on demande son chemin comme un petit enfant auprès des institutions nationales qui ne sont pas rares dans notre pays , il nous semble ? Encore faut-il arrêter de se prendre pour Dieu et se rendre compte qu'on a pas la compétence nécessaire à la base . Mais tout cela n'est qu'une question d'égo, démesuré chez ces personnes qui ne veulent pas s'instruire ni même découvrir le travail de nos élites ! ...

François Antoine , en cette fin du mois d'août 1765 , n'était lui pas ignorant du tout et avait compris qu'il lui fallait envisager un stratagème pour sortir assez vite du bourbier gabalais et sauver l'honneur de son roi  . Car il n'avait sans doute pas été en mesure de céder aux doléances des gardes-chasses et d'augmenter leurs ordinaires pensions , et leur avait de ce fait obligatoirement promis quelque chose pour les faire patienter . Ce quelque chose ne pouvait être que l'annonce de leur prochain départ du Gévaudan , et de préférence avec les honneurs . Comme le dit l'adage , ce n'est pas au vieux singe que l'on allait apprendre à faire la grimace . Et si François Antoine n'était plus un jeune premier à 70 ans passés , il n'avait en point commun avec le singe que son côté malin conjugué à son expérience dans les chasses . Et puis au fond , au XVIIIe siècle ''les singeries'' étaient plutôt mises à l'honneur sur les murs et les portes des salons de Chantilly et d'ailleurs . Deux célèbres princes du sang n'étaient-ils pas aussi qualifiés de singes verts !

Type de fusil à doubles canons soudés des Manufactures Royales comme ceux qu'employaient le porte-arquebuse François Antoine lors des chasses à tir du roi .

Type de fusil à doubles canons soudés des Manufactures Royales comme ceux qu'employaient le porte-arquebuse François Antoine lors des chasses à tir du roi .

Dès le jeudi 8 août , les évènements qui s'étaient déroulés ce jour et qui étaient tout à fait contre la logique nature pour un expert des chasses comme l'était François Antoine , n'avaient fait que confirmer ses soupçons . Maintenant , après le grand dérapage de la chasse du Bois Noir , la chose était entendue comme nous le confirment les archives de l'époque . C'est du moins ce qui ressort des propos du sieur de Marolles et des lettres du comte de Tournon-Meyres . En ce début du mois de septembre 1765 , Antoine savait que son effectif canin de renfort demandé auprès des autorités à Versailles par l'intermédiaire du garde-chasse Regnault , lui était accordé depuis le mercredi 21 août .  Il aurait été autorisé à penser que cela était un signe du ciel (de la matrice diront certains de nos jours ) puisque cette bonne nouvelle arrivait juste le jour de la Saint-Privat , fête du saint patron du Gévaudan !

Antoine savait que le renfort de chiens arriverait en Gévaudan d'ici quelques jours , dirigé par un valet de de la Louveterie et un garde-chasse à cheval du service des chasses du Grand Veneur au Duché-Pairie de Rambouillet . Il lui restait juste à mettre au point un stratagème cynégétique qui apparaitrait comme providentiel et qui lui permettrait de sauver la face , de sortir de ce traquenard , et surtout de mettre un terme à l'humiliation de son roi-veneur mis en échec devant les ravages d'une seule bête , d'un simple gibier , qui dévorait ses catholiques sujets .

Là encore , mais on se passera une fois de plus de l'avis de ceux qui en sont restés à étude de la vénerie de du Fouilloux pour expliquer les chasses du 18e s. dans l'affaire de la Bête et qui ne verraient pas une vache dans un couloir , l'un des actes (officialisé par les archives) du sieur François Antoine a de suite soulevé le voile sur ses intentions de monter de toute pièce cette pirouette cynégétique permettant de clôturer en beauté son séjour en Gévaudan .  Il s'agit en fait de sa demande d'obtenir dans le renfort un certain sieur Duvaux qui officiait à la capitainerie de Saint-Germain-En-Laye en tant que simple aide-valet du Vautrait du Roy . Alors , certes ,  François Antoine était effectivement le sous-lieutenant et l'inspecteur de la forêt et des chasses de cette capitainerie et directement placé sous les ordres de son lieutenant , le marquis Hennequin d'Ecquevilly , qui était surtout connu comme le commandant de l'équipage du vautrait et le capitaine de celui des toilles (sic) de chasse du roi , mais pourquoi espérait-il obtenir l'aide de cet aide-valet spécialisé dans la chasse au sanglier pour éliminer un gros loup ? Chaque équipage avait ses propres particularismes de fonctionnement , et chasser le vieux ragot n'avait jamais eu la moindre similitude avec la traque du lupin . N'importe quelle personne ayant un bon niveau de connaissance de l'ancienne vénerie de ce Siècle des Lumières , vous confirma qu'il y a là un sérieux problème . D'autres , comme les principaux auteurs de la Bête vous diront qu'il n'y a rien , pas de preuves de quoi que ce soit (?) . Ce qui est tout à fait normal de ne rien y déceler lorsque qu'on ne connait absolument pas le sujet et qu'on a aucune compétence en la matière , comme ils l'ont maintes et et maintes démontré . On se passera donc de leur avis qui avoisine le zéro en matière de référence et d'instruction dans ce domaine. 

 

L'apparence que revêtait à l'époque un aide-valet de chiens du vautrait , comme le sieur Duvaux . En haut , à droite , figure le blason du Marquis Augustin Louis Hennequin d'Ecquevilly qui était le commandant du Vautrait Royal (on disait autrefois le Grand Vautrayeur) à Saint-Germain et également le capitaine des toilles (toiles) de Chasses, Tentes et Pavillons de sa Majesté Louis le Bien-Aimé . En tant que Lieutenant de la Capitainerie Royale de Saint-Germain-En-Laye , le Marquis était aussi le supérieur direct de François Antoine qui n'était que le Sous-Lieutenant en titre . Antoine détenait pareillement le grade de lieutenant des chasses du roi (l'un des multiples lieutenants des chasses du roi messieurs les historiens , pas son propre lieutenant !) , mais il ne l'était que par commission royale et aucunement en titre . Le capitaine , qui cumulait aussi la charge de Maître des Eaux et Forêts de la plus importante capitainerie du royaume - celle de Saint-Germain-En-Laye - n'était autre que le Duc de Noailles .

L'apparence que revêtait à l'époque un aide-valet de chiens du vautrait , comme le sieur Duvaux . En haut , à droite , figure le blason du Marquis Augustin Louis Hennequin d'Ecquevilly qui était le commandant du Vautrait Royal (on disait autrefois le Grand Vautrayeur) à Saint-Germain et également le capitaine des toilles (toiles) de Chasses, Tentes et Pavillons de sa Majesté Louis le Bien-Aimé . En tant que Lieutenant de la Capitainerie Royale de Saint-Germain-En-Laye , le Marquis était aussi le supérieur direct de François Antoine qui n'était que le Sous-Lieutenant en titre . Antoine détenait pareillement le grade de lieutenant des chasses du roi (l'un des multiples lieutenants des chasses du roi messieurs les historiens , pas son propre lieutenant !) , mais il ne l'était que par commission royale et aucunement en titre . Le capitaine , qui cumulait aussi la charge de Maître des Eaux et Forêts de la plus importante capitainerie du royaume - celle de Saint-Germain-En-Laye - n'était autre que le Duc de Noailles .

Mais quelle était donc la juste fonction de cet aide-valet de chien du vautrait à cette époque ?  Duvaux faisait office d'aide (novice) auprès des valets de chiens de l'équipage , service qui se limitait principalement aux soins et à l'entretient des canidés de la meute à l'Hôtel du Vautrait à Saint-Germain-En-Laye , voire à quelques sorties limitées avec les hardes . Autrement dit , une bien piètre expérience du terrain, c'est à dire tout le contraire de ce dont avait besoin François Antoine en Gévaudan . Vous comprendrez dès lors pour quelle raison vous ne lirez jamais l'évocation de cet aide-valet demandé par Antoine dans les livres des auteurs de la Bête , qui font systématiquement  le ménage pour éradiquer de leurs textes tout ce qui dérange leurs petites théories étriquées .

Le porte-arquebuse n'avait donc nullement besoin d'un aide valet de chien de l'équipage du sanglier doté de très peu d'expérience sur le terrain , et cela même s'il le connaissait forcément puisqu'il servait indirectement sous ses ordres à la capitainerie de Saint-Germain . Posez donc un jour la question à ces bestieux en titre , si prolixes à donner des conférences sur le thème de la Bête ici et là pour ne rien dire , et vous verrez de quelle manière ils éviteront de vous répondre . L'archive qui signale cette demande relative au service de  Duvaux par François Antoine est pourtant connue . Le porte-arquebuse ne fut d'ailleurs pas très heureux sur ce coup là , puisque le sieur Duvaux était en déplacement en Bavière ( pays germanique où le vautrait était presque une religion ): sans doute en stage de perfectionnement ? Une preuve supplémentaire s'il en fallait qu'il manquait cruellement d'expérience . C'était d'ailleurs plus qu'étrange qu'il n'existait personne d'assez qualifié au sein du vautrait à Saint-Germain pour le former ? Le sanglier comme le loup étaient considérés comme des nuisibles , des bête rousses et noires , mais la pratique de leur chasse différait totalement . De toute façon , François Antoine n'avait nullement besoin d'un aide-valet de chiens inexpérimenté de l'équipage du sanglier pour chasser la Bête qu'il avait décrété n'être qu'un loup . Alors , pourquoi cette embrouille supplémentaire ? Là encore , seule une connaissance très poussée des méandres de la Grand Vénerie Royale de Louis XV pouvait nous éclairer et nous permettre de répondre à cette question . 

Vêtement de chasse portés par les maîtres de l'équipage de la Grande Louveterie Royale au cours des années 1760 . D'après la méthode employée sur le manuscrit Henry du Rosnel et Guillemard en 1776 . Il n'existe que deux exemplaires au monde de ce précieux manuscrit du XVIIIe siècle qui offre un savoir perdu concernant les codifications sacrées des livrées de vénerie des princes et du roi : BNF-Paris , Département des estampes ; et Bibliothèque du Musée Condé , Institut de France , Chantilly .

Vêtement de chasse portés par les maîtres de l'équipage de la Grande Louveterie Royale au cours des années 1760 . D'après la méthode employée sur le manuscrit Henry du Rosnel et Guillemard en 1776 . Il n'existe que deux exemplaires au monde de ce précieux manuscrit du XVIIIe siècle qui offre un savoir perdu concernant les codifications sacrées des livrées de vénerie des princes et du roi : BNF-Paris , Département des estampes ; et Bibliothèque du Musée Condé , Institut de France , Chantilly .

A cet instant précis , seul les rares spécialistes du très spacieux univers de la Grande Vénerie Royale de Louis XV , qui ne sont plus très nombreux sur cette terre , sont en mesure d'expliquer pour quelle raison François Antoine avait la nécessité de faire appel à ce novice pour triompher de sa Bête en Gévaudan . La réponse bien entendu , vous ne la trouverez jamais dans les livres consacrés à cette histoire car leurs auteurs ignorent jusqu'à l'existence même de ces spécificités et de leur codifications internes dans les chasses au temps de la Bête .

Si le sieur Duvaux semblait être peu expérimenté , du fait de son modeste rang dans le service des chasses à courre du sanglier , qui n'était d'ailleurs d'aucune utilité pour chasser le loup en Gévaudan , il y avait aussi au sein de cette grande formation du Vautrait Royal , un second équipage , celui des Toilles (sic) de Chasses , Tentes et Pavillons de Sa Majesté , qui nécessitait l'aide des valets pour son service . Duvaux était justement un aide-valet qui devait être fréquemment réquisitionné pour cette chasse dans les rets , les toiles . Cet acte cynégétique plutôt barbare , dont nous avons déjà expliqué en détail le fonctionnement dans les études que nous avons publiées de longue date à propos de la vénerie royale , n'était pas très prisé en France mais était par contre adulé et d'une manière avoisinant la pratique d'une véritable boucherie par le nombre d'animaux qui y étaient massacrés dans les pays germaniques . Or , en ce mois d'août 1765 , le sieur Duvaux était comme par hasard en déplacement en Bavière , forcement pour se perfectionner , en raison du faible niveau de son rang au sein du Vautrait . Et c'est pour cette raison qu'il ne fut pas disponible pour venir en Gévaudan suivant le souhait de François Antoine d'après ce que nous affirment les archives de l'époque . Il était évident que ce n'était pas pour instruire sur cette pratique le moindre bavarois ni le moindre allemand , qui étaient les meilleurs experts mondiaux de cette chasse très cruelle . Alors pourquoi ? C'est tout à fait simple ! Si cette action cynégétique était assez peu utilisée en France , comme nous l'avons dit quelques lignes plus haut , car on lui préférait des actions plus nobles et moins sanglantes , l'équipage fusionné à celui du vautrait existait tout de même et il fallait donc employer de temps à autre son personnel . L'une des principales fonction de l'équipage des toiles , autre que le massacre du sanglier à coup de bâtons dans l'enclos des rets , consistait à faire du panneautage au moyen des rets ( filets de grosse toile tendus sur des cadres de bois ) afin de faire passer le gibier d'une forêt à l'autre , à le transvaser des enclos d'une capitainerie à une autre , à y faire venir au besoin des mâles supplémentaires lorsqu'il en manquait, où à les retirer quand ils y étaient en surnombre , et aussi à faire venir n'importe quel animal au point précis où on le souhaitait . Aujourd'hui , dans le cadre des interventions de l'ONFCS , des  zoos et des vétérinaires , c'est la seringue hypodermique qui remplace tout cela :  Il est évident qu'on évite de cette manière bien des émotions traumatisantes aux animaux ainsi déplacés . Le fonctionnement et la mise en place des rets n'était pas très complexe et les simples valets d'équipages suffisaient amplement pour les positionner à leur juste emplacement pour que cela fonctionne correctement . Mais il fallait tout de même avoir un peu pratiqué pour maîtriser cette technique . La capitainerie de Saint-Germain , qui était en quelque sorte celle de Versailles par défaut , et l'une des principales de celles du roi , logeait justement cet équipage tout comme le Vautrait royal commandé par le marquis d'Ecquevilly . Le sieur Duvaux servait justement sur place . Tout le monde aura compris pour quelle raison François Antoine souhaitait avoir recours au service de ce simple aide-valet , non pas pour chasser le sanglier , mais pour panneauter et diriger un gibier là où il voulait le conduire exactement : en l'occurrence un gros loup . Les rets ne se transbordaient pas pour des missions trop éloignées des capitaineries d'Île-de-France , mais il existait des solutions de substitution pour élaborer des panneautages au moyen de rets confectionnés dans l'urgence à partir de cadres de branchages et de feuillages , les haies , où en utilisant les relais de chiens , de chevaux , de tireurs et de rabatteurs . Aux bois des Chazes , il semble qu'il existait en plus des chemins creux et d'autres bordés de murets de pierre qui aidaient à canaliser un gibier que l'on voulait diriger en un point précis , comme devant le canon du fusil d'un porte-arquebuse par exemple .

 

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Un autre élément que nous avons relevé , et qui se trouve aux archives départementales du Puy-de-Dôme , vient encore ajouter une preuve supplémentaire à cette série  , en démontrant que pour cette chasse orchestrée le 20 septembre 1765 , François Antoine avait eu besoin de personnes (sans doute les chasseurs de Langeac) pour garder des chiens mâtins . Or , dans l'effectif canidé de renfort , il n'y avait pas plus de deux ou trois chiens mâtins tout au plus et comme ils provenaient de la Louveterie Royale , ils étaient gardés et conduits par les trois valets de l'équipage . Dès lors , il s'agissait évidement d'autres chiens mâtins , sans doute des canidés  du pays de Langeac , emmenés et gardés par leurs maîtres qu'il avait fallu rémunérer à part comme le précise l'archive . On comprendra aisément que ces chiens n'ont jamais servis sur le terrain car aucun document n'en parle dans la chasse d'Antoine,  et aussi parce qu'une douzaine de chiens créancés de l'équipage c'était déjà plus qu'assez pour poursuivre un gros loup dans les bois de l'Abbaye des Chazes . Ces chiens ont donc été gardés et positionnés suivant des ordres en un ou plusieurs endroits précis , servant de chiens aboyeurs pour fermer les voies , tels des rets virtuels , au même titre que les aménagements , les rabatteurs , les chasseurs , les divers relais et les chiens poussant derrière le loup . 

Les Armes des Chasseurs de la Bête

Voilà , tout est dit , ou presque !

En récapitulant :

Le 20 septembre 1765 (date officielle des Etats du Gévaudan ), présentement le Jour de la fête de Saint-Eustache , patron des chasseurs devant  Saint-Hubert , le porte-arquebuse royal François Antoine a donc tué un gros loup qui a endossé , grâce à son stratagème , la peau de la Bête du Gévaudan , une Bête que pas un seul des milliers de chasseurs qui la traquaient sans répit depuis la fin de l'été 1764 , ne parvenaient à éliminer . La belle aubaine !  Il est resté sur le secteur du bois de Pommier aux Chazes pour éradiquer la louve et les louveteaux de ce gros mâle , et a achevé officiellement sa mission le 3 novembre 1765 , jour de la fête de Saint-Hubert , nouveau patron des chasseurs depuis que celui-ci avait coiffé dans la liturgie le culte de Saint-Eustache . Belle performance pour un veneur comme Antoine que d'être parvenu à  chaque fois à boucler ses petites affaires cynégétiques le jour même de la fête de ces deux saints-patrons !? On précisera tout de même que la Bête n'avait été jamais signalée si loin de ses lieux de prédations (il n'y a aucune preuve , aucune archive qui le stipule) , et que François Antoine avait donc porté son choix d'action de chasse sur un domaine royal , à l'écart du Gévaudan et des yeux indiscrets , en Auvergne , et qui était bien étrangement sous la responsabilité du Bailly Jean-Joseph-Roch-Etienne Marin , le fameux notaire Marin que l'on retrouvera encore curieusement au château de Besque lors de l'autopsie de la seconde bête tuée par Jean Chastel le 19 juin 1767 . 

Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête

Tout récemment , nous avons relevé cette carte officielle du Royaume de France au XVIIIe siècle , dont est issue cette partie concernant le Languedoc . Ce que nous y découvrons pour le pays de la Bête et son histoire est assez explicite . On note évidement en premier la capitale du pays des gabales , la célèbre ville de Mende , puis de Saint-Flour , cité qui était en quelque sorte la porte du Gévaudan pour les chasseurs de la Bête à partir de l'arrivée des d'Enneval , et , étrangement , ignorant toutes les importantes cités du Gévaudan telles Saint-Chély , Saint-Alban , le Malzieu , etc , on y découvre prioritairement un lieu , pourtant somme toute normalement assez secondaire , celui de l'Abbaye Royale des Chazes située en Auvergne , sur les contreforts du Gévaudan , là où François Antoine tua son grand loup qui endossa d'une manière officielle la peau de la Bête du Gévaudan .

On comprendra dès lors , en consultant cette carte réalisée par ceux d'en Haut , ceux qui étaient au service du pouvoir en Île-de-France , que François Antoine ne pouvait ignorer l'existence de l'Abbaye Royale de Sainte-Marie des Chazes qui figurait en tête de gondole pour la région sur la carte officielle . On devinera de ce fait le logique cheminement de son choix pour régler cette affaire . Cette terre au moins , ne lui serait pas hostile pour y pratiquer son plan cynégétique .

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Les Armes des Chasseurs de la Bête

Si on ajoute à tout cela , comme nous l'avons détaillé un peu plus haut , la tentative pour François Antoine d'enrôler le sieur Duvaux , simple aide-valet de chiens de l'équipage du vautrait et des toiles de chasse à Saint-Germain , non pas pour chasser un  vieux solitaire au bois des Chazes , mais pour obtenir son savoir au sujet de la mise en application du système des rets et du panneautage , cela nous éclaire évidement sur les intentions et la mise en scène voulue par François Antoine sur le territoire de l'Abbaye Royale . Son souhait ne fut pas exaucé comme nous le savons puisque Duvaux était en déplacement en Bavière ,  mais on  comprend qu'il prit conseil vu que sa chasse fut bien effectuée de cette manière . Ce supplément de chiens mâtins qui ne fut pas lancé dans ce laisser courre sans chevaux et le non engagement direct des chasseurs de Langeac autre que celui de se trouver posté en affûts à des endroits préalablement définis et à faire le bois en rabatteurs , ne laisse aucun doute sur le montage de cette chasse royale à tout point de vue .

Grâce à son habile talent de diplomate et de fin limier , le Chevalier Antoine avait magnifiquement manœuvré pour se tirer d'affaire et sortir enfin du piège gabalais par l'intermédiaire de cette pirouette cynégétique finement préparée au coeur de ces bois royaux  auvergnats . L'honneur de son roi était sauf et il avait parfaitement bien rempli sa mission , même s'il avait dû au préalable  avoir recours à quelques négociations locales qui eurent pour effet de faire fuir tout un petit monde en dehors du Languedoc . Il devait bien évidement s'assurer que son gros loup tué aux Pommier ne serait pas trop rapidement ressuscité par les méfaits d'une nouvelle bête dévorante . Bien entendu , ces ''arrangements'' ne seront pas sans conséquences sur sa personne au seuil de sa vie , mais ceci est un autre histoire .

Bien entendu , toujours les mêmes personnes qui ne voient rien par ignorance et inculture , vous diront qu'il n'y a  rien de tout cela , qu'il n'y a aucune preuve de quoi que ce soit affirmant un montage dans cette chasse des Chazes . Au delà du savoir concernant toute la finalité de cette affaire de la Bête que nous connaissons aujourd'hui et qui s'emboîte parfaitement bien avec cet épisode calculé , nous dirons à ceux qui veulent l'entendre , que nous n'avons que faire de l'avis de ces personnes qui sont les héritières directes de celles qui durant plus de deux siècles n'ont jamais été capables de ne rien trouver ni de ne rien éclaircir de cette histoire , si ce n'est d'y colporter des imaginaires dragons du roi venus chasser la bête en Gévaudan , un comte de Morangiès gouverneur de Minorque durant 7 longues années et un Jacques Portefaix mort d'un explosion de boulet à Douai et tellement d'autre imbécilité de ce genre . Nous n'avons aucune leçon à recevoir de personnes qui se sont vautrées si longtemps dans la médiocrité et qui s'y maintiennent encore à ce jour . Quant à leur avis , il peut s'incarner à nos yeux exactement comme ce qu'on laisse dans la cuvette des wc une fois qu'on attiré sur la chainette ! ...

 

Mais , posez leur la question à l'occasion , lors de l'une de leurs conférences sur la Bête , au sujet des différents éléments troubles que nous avons signalés plus haut dans la chasses des Chazes , et dès lors vous verrez ainsi leur comportement et toute l'étendue de leur mauvaise foi face à cette  vérité qui les dérange plus que tout au monde . Il ont encore pour mission de vous enfumer avec cette formule puérile de la Bête qui n'était qu'un loup .

 

Les Armes des Chasseurs de la Bête
Les Armes des Chasseurs de la Bête

Des rumeurs signalèrent à nouveau la présence de la Bête dès le 26 septembre . On disait qu'elle avait été vue ici et là , qu'elle avait attaqué sans succès ou tenté d'attaquer . En Octobre , il en fut de même . Pourtant les lettres des autorités locales , comme celles du Syndic Lafont précisaient qu'on entendait plus parler de la Bête depuis la mort du gros loup d'Antoine aux Chazes . Que les autorités de Versailles aient souhaité en ces temps ne plus entendre parler des méfaits de la Bête en Gévaudan du fait que le roi avait officiellement décreté que la Bête était morte était une chose , mais l'esprit frondeur du peuple gabalais et des curés locaux qui s'impliquaient grandement dans cette histoire et dans ces drames , n'auraient pas pu dissimuler des attaques meurtières sur les populations si elles avaient réellement eut lieu à cette époque . On voit très mal ces mêmes curés faire en quelque sorte des faux en rédigeant les actes de décès , pour des jeunes victimes , survenus sur leur paroisses , en dissimulant la véritable cause de leur mort . Il faut plutôt se référer aux archives existantes et leur faire confiance . Il y a peut-être eut des blessés durant des attaques à l'époque , mais des morts cela serait étonnant .

Ce qui est par contre absolument certain , c'est que la liste macabre reprit bel et bien par la mort de la jeune Agnès Mourgues de Lorcières le 21 décembre 1765 . 

Mais les experts en zoologie et comportement animalier ont tous remarqué qu'a partir de cette époque , et cela jusqu'à juin 1767 qui vit la fin définitive de ses actions , la Bête ne fut plus jamais semblable à celle des précédentes périodes , moins meurtière que durant les deux années précédentes , se déplaçant sur un périmètre bien plus restreint et semblant désordonnée , sans grand repère ni structure pour l'épauler dans sa course meurtrière . Le Gévaudan se trouvant livré à lui même après le départ de François Antoine , c'était maintenant aux chasseurs locaux d'entrer en action pour tenter de mettre un terme au règne de la dévoreuse .

Nous avons parlé de ses deux derniers chasseurs , les Jean Chastel et Terisse , sur une autre page , et nous n'allons donc pas y revenir ici du fait que la présente est uniquement consacrée aux chasseurs officiels de la Bête , venus de l'extérieur la traquer en Gévaudan .

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François Antoine , porte-arquebuse du roi Louis XV , chasseur officiel de la Bête du Gévaudan à l'âge de 70 ans .

François Antoine , porte-arquebuse du roi Louis XV , chasseur officiel de la Bête du Gévaudan à l'âge de 70 ans .

Antoine de Beauterne (Robert-François-Marc) fils cadet de François Antoine alors âgé de 17 ans . Ce dernier fut confondu durant plus de deux siècles avec son père par des auteurs qui ne réfléchissent pas à ce qu'ils écrivent , car les archives démontraient depuis toujours cette impossibilité .

Antoine de Beauterne (Robert-François-Marc) fils cadet de François Antoine alors âgé de 17 ans . Ce dernier fut confondu durant plus de deux siècles avec son père par des auteurs qui ne réfléchissent pas à ce qu'ils écrivent , car les archives démontraient depuis toujours cette impossibilité .

Le château du Besset en Gévaudan , où résida François Antoine .

Le château du Besset en Gévaudan , où résida François Antoine .

Naïve gravure d'époque représentant la chasse du bois de Pommier aux Chazes .

Naïve gravure d'époque représentant la chasse du bois de Pommier aux Chazes .

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